4 ans ! C’est le temps qu’il aura fallu aux Havrais de FATAL pour revenir en force avec un deuxième album. Quatre années durant lesquelles FATAL aura bouffé du bitume en allant porter la bonne parole de son death thrash partout en France, en Belgique et en Suisse. Quatre années durant lesquelles FATAL se sera remis en question pour se surpasser. Quatre années de dure labeur qui leur auront finalement permis de décrocher un contrat avec Rupture Music. Quatre années difficiles qui auront vu le départ de musiciens et l’arrivée de sang neuf. Tout ça pour nous conduire à « Barbarism », une galette incarnant un virage décisif dans la carrière de nos Havrais.

Si l’efficacité était jusqu’alors le leitmotiv de FATAL, il faut bien admettre qu’avec ces douze nouveaux titres, le groupe normand affiche de nouvelles ambitions. Fidèle à son death/thrash décapant, FATAL n’a pas, non plus, renoncé à un certain petit côté « tribal » qu’on retrouve ici sous la forme de quelques mélodies orientales ou de légères touches de guitares hispanisantes subtilement disséminées sur quelques titres de l’album. Le chant de Charles, proche du timbre d’un Chris Barnes amputé de ses horripilants glapissements aigus, est toujours aussi guttural. FATAL partage toujours sa musique entre des riffs de purs thrash US accrocheurs régulièrement ponctués par des accélérations bien rentre-dedans.

Alors vous allez me demander en quoi consiste le changement, l’innovation qui permet aujourd’hui à FATAL de venir taquiner la première division des groupes français. Hé bien, il faut croire que le quintet normand a finalement trouvé l’ingrédient magique qui lui faisait encore défaut quatre ans en arrière. En décuplant sa qualité de composition, en renforçant son style par des riffs plus épiques, plus imposants mais également plus fouillés, FATAL nous prodigue enfin l’album qu’on attendait d’eux ; une galette riche en ambiances diverses, pleine de feelings et d’inspirations. Le tout étant, comme d’habitude, parfaitement taillé pour décapiter les premiers rangs de leurs prochains concerts.

Du côté de la production, on note également des progrès significatifs. Terminé le bricolage des jours autoproduits, place à de vrais moyens en studio. Pour ce faire, FATAL est aller s’enfermer au CCR studio en Belgique. Un endroit où des formations telles ATARAXIE, LENG TCH’E, ABORTED ou encore KRONOS les avaient précédés. Pas besoin donc de vous précisez que FATAL en ressort avec un bon gros son des familles raffermissant les impressions unanimement positives que procure « Barbarism».

FATAL sort de sa seconde offensive plus massif et convainquant que jamais. Pourtant une ère nouvelle s’annonce puisque John, le dernier rescapé des membres fondateurs, a désormais tiré sa révérence sur cet ultime baroud d’honneur. Boban (l’ex-KORUM) s’en est retourné, quant à lui, à ses occupations dans NO RETURN et Kristofer qui assurait la basse sur « Barbarism » n’est plus de la partie non plus.

C’est donc aujourd’hui avec un line-up très différent que FATAL va aller défendre son deuxième album sur les routes d’Europe. Gageons que cet apport de sang neuf leur permettra de continuer sur cette lancée.

En attendant FATAL s’est sorti les doigts et le résultat vaut le détour.


Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 12284