Euh ! Docteur Greg, y-a-t’y pas eu embrouille dans les ordonnances ? Hello ? C’est moi ! Karadok ! Tu sais, je suis ton patient incurable, le fou qui continue d’aimer et d’écouter du progressif, cette musique ringarde, ampoulée et chiante comme la pluie. Avec des patronymes stupides, des pochettes « kitchissimes » et des morceaux qui n’en finissent pas. Quoi ? Tu ne t’es pas trompé ? Bien. Je prends acte. Mais je décline toutes responsabilités quant à la kronike et aux réactions en chaîne que celle-ci ne va pas manquer de susciter. J’ai prévenu mon assureur et mon avocat. So, let’s go ! Ce groupe finlandais jouit semble-t-il, d’une réputation flatteuse dans le milieu du métal extrême bien que son approche sur ce disque soit plus abordable qu’il n’y paraît. Je ne connaîs pas les précédents, donc je ne peux pas comparer. J’ai vu associé son nom à plusieurs reprises à la mouvance « Death ». Vous êtes d’accord ? Oui, non ? Composé de 6 membres, dont certains sont fringués comme les dandy de la dark new wave, sa musique d’obédience gothique, puise ses influences auprès de formations comme Katatonia, Amorphis, Sentenced, The Gathering, Anathema, Paradise Lost et la pop sombre des années 80. En dehors de The Gathering et Anathema, voilà une scène très éloignée de ma sphère musicale habituelle, vous l’aurez compris ! Cependant, FOTL, ajoute sa petite contribution perso faite de folk médiéval qui lui donne une identité propre et susceptible d’élargir « le champ des possibles ». Oh que voilà une formule pompeuse ! Pompeuse mais adaptée car Volvere, leur quatrième album, moi, il me plaît bien. Et parmi vous tous, brutes assoiffées de sang, goules et autres succubes, ne suis-je pas, modestie mise à part, le parfait représentant de « l’alternative » ? Cet « autre », ce fameux et très convoité auditeur, différent mais ouvert et capable d’apprécier aussi « ce genre barbare et décadent » quand il prend des voies détournées aussi convaincantes. Ben oui, au risque de surprendre ou d’agacer, je trouve ce disque très « écoutable ». Mieux, il est bon. Il me parle. J’y puise des émotions nouvelles toutes aussi intenses et jouissives qu’avec ce qui fait mon ordinaire de cantine. Je n’en parlerai sans doute pas aussi bien qu’un féru ou un mordu de death, black, grind et autre wolf metal mais voilà, c’est à moi qu’il échoit d’en faire l’article alors je m’y colle avec les moyens du bord… et un grand plaisir. Tiens, au risque de provoquer soupirs blasés ou rictus moqueurs, je n’hésite pas à dire que FOTL « fastinge » avec le progressif. Sortons un instant du carcan réducteur de la classification « prog ». Et admettons que tout groupe qui ajoute à sa musique, indifférent aux modes, des éléments peu ou pas utilisés dans le style prédéfini par les oukases du milieu, peut être considéré comme progressif ou progressiste dans sa démarche. Il fait avancer le bouchon et repousse les frontières du connu. En un mot, il innove ou rafraîchit. Et n’est-ce pas le plus important ? Non ? Bon, je digresse et je donne l’impression de n’avoir rien à dire de lumineux mais croyez-moi, j’apprécie vraiment ce disque. Autre élément favorisant cette assimilation, le chant. A la différence des vocaux gras et gutturaux habituels, il est certes rauque mais « clair » et en tout cas moins agressif pour mes chastes oreilles que tous les hurlements lugubres des créatures cauchemardesques qui hantent vos platines. J’ose même une tentative de comparaison avec un mix Gildenlow/Hetfield. En résumé, Volvere est un excellent album de métal gothique à tendance dark folk progressive et qui plaira au plus large auditoire de V.S. Que dire de plus ? La suite dans les commentaires, bien entendu !


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 10576