Pas franchement palpitant et pourtant indéniablement bien ficelé, c’est le bilan général qu’on pourrait faire de ce quatrième album des prolifiques teutons de FALL OF SERENITY. Jugez plutôt, quatre albums et deux mini en l’espace de six petites années. Si ça c’est pas de la productivité, je ne sais pas ce que c’est.

Deux ans après « Royal Killing », dont le titre n’a dû faire frémir que le Prince Charles, nos Germains remettent le couvert intarissablement dans la lignée qu’on leur a toujours connue ; celle d’un death/thrash à DEW-SCENTED , dont retrouve ici le chanteur en guest, qui fricote parfois avec des mélodies très « swedish » à la AT THE GATES (qu’est-ce qu’on aurait bien pu faire sans eux, hein ?).

La recette s’est encore un peu affinée avec « Bloodred Salvation » puisque le groupe a très judicieusement et, je l’espère, définitivement renoncé au chant clair qui venait régulièrement tiré vers le bas chacune de leurs précédentes release. On reste donc dans un registre vocal de thrash teuton de base avec des passages écorchés façon « je fume des gitanes maïs depuis mes huit ans».

Pour le reste, FALL OF SERENITY connaît son affaire et alterne avec brio des riffs quelque peu surannés qui retrouvent ici une certaine fraîcheur. Si certains tissages mélodiques font penser aux vieux DARK TRANQUILITY, c’est autour d’un thrash détonant que FALL OF SERENITY épanche le mieux son art. Les tempos sont variés et les riffs suffisamment entêtants pour être facilement mémorisables. Quelques nappes de claviers homéopathiques, une paire de bidouillages électroniques de fond et un bel instrumental au piano finissent de compléter le tableau de ce quatrième opus.

Comme c’est souvent le cas dans ce genre de disque, l’efficacité est au rendez-vous, c’est très bien fait mais l’ensemble de l’album n’échappe pas à une certaine répétitivité. Logique lorsqu’on s’obstine à vouloir faire du neuf avec du vieux, me direz-vous ? Et vous aurez absolument raison. N’empêche que ce « Bloodred Salvation » passe comme une lettre à la poste. Pas l’album de l’année, loin s’en faut mais ça joue… et plutôt bien.



Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 13606