Prenons un calendrier et remontons dans le temps. 2002 : rien. 2001 : rien. 2000 : toujours rien. 1999 : encore rien. 1998 : réédition de « Magni Blandin Ok Megintiri » mais ce n’est pas véritablement ce qu’on cherche.1997 : désespérément rien. 1996 : « ...En their Medh Riki Fara ». Il faut donc remonter en 1996 pour trouver la précédente réalisation de Falchenbach, inutile donc de préciser que le groupe n’est pas des plus productif. Je dis groupe mais en fait un seul homme est responsable de l’identité musicale Falkenbach. Vratyas est le seul maître à bord et unique compositeur, pour mieux arriver à ses fins il a fait appel pour cet album à des musiciens et amis tous issus du groupe Vindsval (groupe signé sur le label du bonhomme : SkaldicArt) mais aussi talentueux soient ils, ces derniers n’ont eu qu’un rôle de simples exécutants. Le long laps de temps qui s’est écoulé entre les deux albums à au moins le mérite de montrer que Vratyas prend sa musique très à cœur et qu’il prend le temps de bien faire les choses. Qu’en est il exactement de ce tant attendu nouvel album ?
Il s’agit tout simplement d’une œuvre immense de métal épique qui vous bouleverse dès la première écoute, ni plus ni moins. La musique de Falkenbach s’est adoucie au fil des ans mais reste facilement identifiable. Les débuts du groupe étaient marqués par le black métal, les réalisations suivantes laissaient quant à elles de plus en plus de place aux atmosphères épiques qui s’enchaînaient sur de longs hymnes païens. Aujourd’hui, tout le talent de compositeur de Vratyas éclate au grand jour sur ce « Ok Nefna Tysvar ty » tout droit sorti d’un autre âge. Si en début de chronique nous avons fait un bond en arrière de six ans pour trouver une trace de l’album précédent, il faut carrément faire un bon de quelques centaines d’années pour trouver les sources d’inspiration de cet opus : les traditions et croyances d’une ancienne peuplade germanique. La musique est cataloguée d’heathen métal par certains de pagan epic métal par d’autres, mais finalement aucune étiquette ne peut rendre justice à pareille œuvre. Quoi qu’il en soit, le concept lyrique du groupe est plus que jamais mis en avant sur cet album, servi de la meilleure des façons qui soit par un chant clair masculin étonnant de justesse et soutenu par des chœurs masculins envoûtants. On peut noter sur cet album l’importance accrue de passages acoustiques par rapport aux précédentes réalisations, à tel point que la guitare sèche d’Hagalaz est devenue le véritable moteur des compositions. Celle ci dresse l’ossature musicale des compositions sur laquelle viennent se greffer des éléments empruntés aussi bien au métal qu’à la culture folk, les sons de flûte sont divins et envoûtants : « Aduatusa », « Vanabis » mais chaque composition apportant sont lot d’émotions il est bien difficile d’en privilégier une aux autres. Chaque chanson de l’album s’étale sur plusieurs minutes et se transforme automatiquement en hymne à la nature et aux anciens. Les structures sont assez simples : un accord rempli de tristesse, des arpèges délicats... mais mon dieu que c’est efficace quand c’est bien composé ! Les mélodies se répètent tout au long du morceau sur des rythmes mid-tempo voire lents pour mieux pénétrer au plus profond de votre âme et transformer une simple écoute d’album en moment d’apaisement et de sérénité. Pour ne rien vous cacher, j’ai ressenti à la première écoute de cet album (et à toutes les suivantes qui furent nombreuses) le même sentiment de majesté et de grandeur que j’ai pu ressentir en écoutant les albums épiques de Bathory, c’est vous dire ! Si vous n’êtes pas convaincus avec ces quelques mots je ne sais quoi vous dire d’autre, en attendant napalm records termine l’année en beauté avec plusieurs sorties d’un excellent niveau.



Rédigé par : dark tranquilou | 18/20 | Nb de lectures : 8881