Je reprocherai toujours à Falconer de m’avoir privé de Mithotyn. En effet, ce combo de heavy métal folklorique s’est construit sur les cendres du groupe viking métal mort trop tôt. Le premier album de Falconer, sans être révolutionnaire nous présentait une formation très mélodique qui puisait sa force dans l’apparente simplicité de ses riffs ultra efficaces et du talent de son chanteur. On retrouvait les mêmes accords typiquement nordiques au goût épique très prononcé, une touche de folk au détour des morceaux mais surtout un chanteur impressionnant qui ne vociférait pas et qui avait un timbre très théâtral, ce qui l’a malheureusement pour nous conduit à tenter sa chance dans un autre registre moins métal et plus « comédie musicale ». Et puis tout s’en est allé, un deuxième album beaucoup moins bon, déjà le groupe se répétait. Un troisième qui réussissait à l’être encore moins, la faute à un changement de chanteur guère avantageux. Qu’allait il en être du quatrième ? Et bien on dirait que le groupe a du mal a se défaire de l’impression laissée par son prédécesseur, le bien nommé « Sceptre Of Deception ».
Le feu magique n’est plus là. A de rares occasions quelques riffs ravivent le souvenir du premier album dans leur approche résolument épique « Emotional skies » qui commence pourtant très bien mais qui vire à la catastrophe dès que le refrain arrive. Des chœurs masculins semblables à la chorale des choristes après la mue de la puberté et une chanteuse qui s’égare. Je pleure, pourquoi le morceau n’est pas resté instrumental! Heureusement ça s’arrange sur la suite, la fin de l’album étant largement meilleure que le début. Les chœurs sur le dernier titre « child of the wild » étant par exemple autrement plus réussis.
Le groupe arrive à redresser la barre même si parfois on frôle l’auto plagiat comme sur « purgatory time » et « Humanity Overdose » dont les riffs sont pompés à mort sur l’album « King Of The Distant Forest ». Forcément ces deux morceaux passent bien mais sentent le réchauffé. En fait le Groupe ne convainc jamais entièrement sur l’ensemble d’un titre, il n’y a que le maidenien « No tears for strangers » qui échappe à cette règle. Il y aura toujours un petit quelque chose qui cloche comme si le groupe n’arrivait pas à finaliser son travail. En fait le problème majeur de Falconer est qu’il peut nous balancer un bon petit riff et saboter le travail avec un refrain niais. Quand ce n’est pas le cas on a l’impression d’avoir déjà entendu la mélodie ailleurs. Les gratteux font pourtant des efforts démesurés et balancent quelques petits soli sympathiques mais malheureusement pour le groupe il y aura toujours cet éternel premier album. Même si le line-up a énormément évolué depuis, le nom est resté le même et à chaque nouvelle sortie on pourra comparer. Falconer s’enferme dans le fond du classement de la deuxième division, lui qui au début était en tête du classement et a qui on prédisait un avenir radieux dans la première division.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 08.5/20 | Nb de lectures : 11797