Avec trois albums en six ans, on ne peut pas dire que FAIRYLAND soit prolifique, pourtant chaque sortie a marqué un pas en avant pour le groupe : autoproduit en 2000 sous le nom de FANTASIA, il sort en 2003 son deuxième album via NTS et revient à l’orée de l’hiver 2006 sous l’étendard Napalm Records, gage d’une qualité de finition exemplaire. Mais, comme chacun le sait, la finition n’est pas tout et malgré ses beaux atours (illustration magnifique, dans un style très BD, production clinquante et arrangements travaillés), « The Fall Of An Empire » ne peut dissimuler ses lacunes.

Très récemment converti au rhapsodisme par l’intermédiaire de « Symphony Of Enchanted Lands II », qui tourne encore régulièrement sur ma platine, je ne peux en effet m’empêcher de lui comparer ce nouveau FAIRYLAND, les deux formations officiant dans le même registre. Une confrontation qui tourne malheureusement pour les Français largement à l’avantage des Italiens. Le principal point faible de « The Fall Of An Empire » est son emphase, le groupe cherchant à trop en faire sans en avoir les moyens, ce qui conduit à des morceaux mous et linéaires alors qu’ils devraient irradier la féerie et le dramatisme épique qui caractérisent ce type d’album. L’exemple le plus frappant est le titre-fleuve de plus de dix minutes « The Story Remains », dont on a du mal à se souvenir d’un moment particulier une fois la dernière note jouée alors qu’on y retrouve tous les éléments caractéristiques d’un morceau épique : changements de rythmes, parties symphoniques, moments acoustiques intimes… Une formule et un échec symptomatiques du disque dans son ensemble, qui malgré les efforts et l’application de FAIRYLAND ne suscite aucune réaction plus intense qu’un bâillement prolongé à mi-parcours.

A choisir, l’option d’un heavy speed plus dépouillé, à l’image de « Clanner Of The Light », certes moins ambitieuse mais également moins casse-gueule, aurait été préférable. Parce que dans ce registre, les Français se débrouillent plutôt pas mal et semblent en tout cas bien plus à l’aise que sur des chansons plus complexes. Il n’est pas donné à tout le monde d’être aussi performant que la paire Turilli-Staropoli (RHAPSODY OF FIRE), et il ne faut pas non plus oublier que FAIRYLAND n’en est qu’à son troisième album, donc il faut certainement leur laisser encore quelques années pour mûrir d’autant que l’envie de bien faire est visiblement là, de même que la maîtrise technique. Les amateurs de solos seront à ce propos ravis, le groupe n’étant pas avare de ce côté-là !

FAIRYLAND n’a pas encore le niveau des leaders de la catégorie et son nouvel album ne restera peut-être pas dans les mémoires, mais en dépit de ses longueurs il pourra convenir à ces fameux « inconditionnels du style », en perpétuelle quête de nouveauté susceptible d’enrichir leur collection.


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 12762