Il y a un truc que j'ai toujours adoré chez les groupes qui jouent du Southern Metal... c'est que les mecs semblent vraiment n'en avoir rien à foutre des comparaisons et de l'éventualité qu'on puisse leur dire qu'ils sonnent trop "proche" des canons de la discipline.
Ici, dès le début, la couleur est annoncée : "Un abus de bourbon entre PANTERA et DOWN avec du lourd en perspective". Cela peut paraître simple, mais cela résume bien le tout je trouve.
Une épave qui semble rôtir sous un soleil de plomb, une petite tête de vache bien osseuse et un titre bien roots : "The runaway", voilà l'affiche que nous proposent les Parisiens de FACE DOWN.
Cinq titres donc, qui ne perdent pas de temps en palabres inutiles et qui foncent directement en frappant au foie et en mordant la jugulaire.
Comme souvent avec ce genre de combo, le son est plutôt énorme et la maîtrise musicale des gaziers est vraiment satisfaisante. Les Dean signature "Dimebag" hurlent tout ce qu'elles peuvent à grand renfort de soli et d'harmoniques forcées et je ne doute pas une seule minute que les gars ont dû avoir la main droite tétanisée plus d'une fois à force de bourriner sur leurs grattounettes.
Le chant est bien entendu assez viril et il dérape souvent sur des sonorités Thrash vraiment sympathique.
Le batteur n'est pas en reste puisqu'il ne doit pas redouter les crampes aux mollets au vu de ce qu'il pédale.
Le premier titre "One Last week" commence par une petite intro à la guitare suivie par un riff vraiment très bon... servant de tremplin à un suivant qui fait pour le moins penser à celui de "Fuckin' Hostile". C'est tellement gros que cela ressemble à un clin d'œil et franchement, on sourit quand on entend cela.
Car la plus grande qualité de ce combo, c'est ce sentiment particulièrement contagieux, cette envie irrépressible que le groupe semble avoir de nous susurrer à l'oreille : "Oui putain on se régale à jouer cette musique et on va vous la mettre dans les dents à grands renforts de bottes, de bitumes et de Whisky".
"The Runaway", deuxième titre, est beaucoup plus personnel que le premier dans sa forme et montre que le groupe n'est pas totalement "sudiste" dans l'esprit puisqu'il insuffle à ses riffs quelques petites touches mélodiques vraiment bien senties sans jamais perdre le coté "Big Truck" de vue. Le solo de fin est vraiment sympa, puisque son auteur ne semble pas un amateur de shred et préfère envoyer les bends comme d'autres multiplient les pains (de viande bien entendu).
"TNT and Rusty Guns" continue dans un registre mid tempo à nous enfoncer la cage thoracique et on constate que si les FACE DOWN ont envie de faire mal, ils ne le feront pas au-dessus de la vitesse autorisée au Texas. J'aime particulièrement le passage "IVOL" de la fin qui me fait un peu penser à "Children of the Grave". C'est certainement une inspiration tout shakespearienne qui est venue animer les Parisiens quand ils ont composés "Consume or be consumed", petit brûlot de cinq minutes qui continue à envoyer le boulet avant la déflagration finale "Katrina" (quel beau prénom) chanson qui possède un superbe pont et une fin particulièrement givrée.
Les paroles de ce dernier morceau sont assez savoureuses d'ailleurs, si vous avez l'occasion allez jeter un coup d'œil, cela vous motivera à chanter avec le groupe.
Au final, on peut pas dire que l'on s'ennuie tout au long de ces cinq titres. Tout passe comme une lettre à la poste puisque le groupe a l'intelligence de varier ses ambiances, ses riffs et même son chant puisqu'à plusieurs moments le hurleur s'aventure avec talent dans le clair pour nous prouver que "Oui on à aussi un cœur quand on porte un Stetson".
A noter aussi les très beaux T-shirts du groupe sur lequel on peut voir un visage buriné assez inquiétant et charismatique.
Prod impeccable, compos à la hauteur et musicalité bien présente... bon les mecs c'est quand l'album ??


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 13615