Il faut croire que Roberth Karlsson (alias Robban) et ses comparses ont été sacrément occupés pour ne pas exploiter plus vigoureusement le filon de FACEBREAKER puisqu’il s’est écoulé près de quatre années depuis la sortie de « Bloodred hell ». Il faut dire qu’entre le dépôt de bilan de Rage of Achilles et les deux nouveaux groupes que Robban a rejoint en tant que bassiste (DEVIAN et dans une moindre mesure TORTYR) sans parler de toutes ces autres formations dans lesquelles ont retrouve des membres de FACEBREAKER, les perspectives d’une simple répét doivent être devenues de vrais casse-têtes.
Quoi qu’il en soit revoilà le quintet suédois avec une deuxième galette, cette fois-ci chez Pulverised records, le fameux label de Singapour toujours à l’affût de nouvelles signatures scandinaves.

Si « Bloodred Hell » proposait un alliage intéressant entre le métal pur swedish old school et une production plus moderne ayant mis la pédale douce sur les ronflements de guitares diesel, pourtant chères à mon cœur de quadra, « Dead Rotten and hungry » reprend les affaires presque à l’endroit où le premier disque s’était arrêté en 2004.

Au paroxysme d’une originalité aux abonnés absents, FACEBREAKER continue de nous assener son death metal suédois dans l’âme appuyé sur les capacités vocales hors norme du sieur Karlsson. En même temps vous vous doutez bien que s’il avait eu la voix de Caliméro, ce n’est probablement pas lui qui aurait été choisi pour prendre la suite de Dan Swanö dans EDGE OF SANITY. Et oui, le père Robban, dispose d’une panoplie de growls totalement monstrueuse qui est ici soigneusement mise en valeur.

Côté zic, on oscille entre des morceaux bien pugnaces dans la grande tradition suédoise des vieux DISMEMBER, ENTOMBED and co et d’autres plages proposant de bons gros mid-tempos appuyés par des rythmiques de mammouth. Les titres sont courts. Le groupe va à l’essentiel sans trop se prendre la tête sur la créativité de ses compositions et ça mouline à plein régime lorsque ça ne vous piétine pas joyeusement la paillasse à grands coups d’accords lâchés. On ajoute un solo par-ci par-là pour faire joli et la beuglante de Karlsson fait le reste. Efficacité maximale pour investissement minimal…

Ça a l’air simple comme ça mais il faut créditer FACEBREAKER d’un solide savoir-faire puisque la recette fonctionne toujours aussi bien. Le son des guitares a été revu à la hausse avec juste ce qu’il faut de saturation pour ne laisser aucun doute sur les origines du groupe. La production, encore une fois, signée Jonas Kjellgren est solide. Le zombie de l’artwork est juste assez vilain pas beau pour susciter la curiosité. Le titre est chargé d’une thématique chère à Georges A. Romero. Quelques photos de presse où le groupe aborde des faciès qui nous font comprendre qu’ils ne seront pas dans le cortège de la prochaine gaypride et hop! voilà une galette bien calibrée.

Pas l’album de l’année mais un excellent suppléant de death suédois à se mettre entre les oreilles de temps à autre. C’est déjà pas si mal.




Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 10854