Nous avions quitté Dave Ellefson sur son premier effort après MEGADETH. Dur, dur à l'époque pour lui d'exister et de prouver sa légitimité. Je vous renvoie à la kro de l'époque pour de plus amples informations.

Donc ce premier album n'était pas une pierre angulaire du Metal, loin de là. Il serait présomptueux de le dire pour ce deuxième album. Pourtant je commence à y voir plus clair dans la musique distillée par Dave et sa bande. Autant "A Drug For All Seasons" ratissait large, autant "The Reckoning" se concentre dans une direction beaucoup précise, vers une sorte de mix de Heavy et de Power Metal. Et mis à part le premier titre "No Excuse", qui à cause d'un chant assez énervant me hérisse le poil à chaque écoute, l'ensemble se tient bien.

Au niveau des éléments finalement convaincants on mettra pêle-mêle: les refrains très accrocheurs - ça, bien joué, la plupart fonctionnent à merveille (ajoutez à cela que souvent je trouve qu'il a un timbre proche de Marc Grewe de MORGOTH)! Des passages de gratte solo pas du tout présomptueux bien au contraire, mais qui apportent beaucoup à la construction des titres et à leur ambiance assez désagréable - pour ne pas dire malsaine car le mot est ici inapproprié. On rajoutera le professionnalisme des zicos avec la belle performance rythmique DeGrasso - Ellefson, qui fonctionne très bien.

Maintenant les choses qui plombent l'album: une production sourde qui ruine complètement l'écoute. Si on avait voulu saborder cet album, on ne s'y serait pas pris autrement. Alors qu'on sent dans les compos qu'elles ont envie d'éclater, l'étincelle est à chaque fois éteinte par le manque d'oxygène. Cette oppression (compression) - qui d'ailleurs participe au sentiment " désagréable " cité plus haut - finalement est saoulante, et plus d'un auditeur passera son chemin à cause d'elle. Enfin dernier truc assez rédhibitoire, ce disque est purement américain et fait pour eux. Cette façon de chanter, de poser des refrains plus mélodiques, c'est très tendance. Pas sûr donc que cela plaise au marché européen. Sans compter les passages où la voix est simplement à chier (le premier titre, mais aussi sur "Cause for Concern").

Bon au final, plutôt une bonne surprise cet album, voire très bonne si on se donne la peine de creuser et ne surtout pas le remiser aux oubliettes. Gageons qu'après de nombreuses dates en petits clubs, le F5 nous revienne avec un troisième album d'enfer, celui de la maturité. En attendant, je profite de ce final "Control" - "Final Hour" tout à fait convainquant!


Rédigé par : BozKiller | 15/20 | Nb de lectures : 10262