Le fait d'être indulgent avec un jeune groupe peut-il vraiment lui rendre service ? En soutenant des groupes pas toujours très bons au cours des dernières années, j'ai souvent constaté qu'ils disparaissaient souvent bien vite par excès de prétention ou par un manque flagrant de remise en cause.
Dans le cas de E-Breed, je pourrais volontiers chercher des excuses en disant qu'ils officient dans un style plutôt galvaudé, aux gimmicks réutilisés à l'envi mais ces Bordelais semblent se complaire dans la caricature. Du néo-métal vaguement sautillant avec un fond électro constitue un bien piètre en-cas et je ne peux que saluer le fait que ce mini n'excède pas les 20 minutes. Si le vocaliste arrive à se mettre à son avantage souvent de manière honorable, les choeurs à la Linkin'Park (et pourtant j'arrive à apprécier ce groupe sans grandes difficultés) sont réellement agaçants et terriblement convenus. Sur un titre comme "Schizo ?" les guitares arrivent à tenir une place correcte et à apporter véritablement quelque chose à la musique, ce qui n'est pas le cas sur les autres morceaux. Le batteur, par son obsession permanente du contretemps fait perdre tout rythme et toute énergie au groupe et son travail fait l'effet d'un roulement grippé sur une machinerie qui aurait les moyens de fonctionner avec juste un petit supplément d'huile. Si ces élèves ont bien appris les leçons des maîtres Loforora ou Sidilarsen, il leur faudra encore beaucoup de travaux pratiques pour pouvoir contenter un public plus exigeant que le traine-savates de 15 ans qui trouvera ce disque "cool" et "chanmé". Si on perçoit une once de talent en arrière-plan, en particulier dans les intros et transitions qui tiennent la route, E-Breed manque cruellement d'une identité qui leur permettra de s'affirmer au grand jour. Le dernier titre "Once" est peut-être la porte vers un futur plus radieux. Tout le reste est singulièrement démodé, téléphoné et hors de propos.


Rédigé par : Loufi | 03/10 | Nb de lectures : 12792