EX-VAGUS - Ames Vagabondes (Galileo Records) - 15/11/2006 @ 09h56
Originaire de Grenoble, EX-VAGUS existe depuis dix ans. Il appartient à la nouvelle famille de groupes de rock – dite évolutif pour Ex Vagus – français modernes au tempérament bien trempé et à la personnalité tout aussi affirmée. On peut citer dans des directions un peu variées Taal, Nemo, Saens ou Nil. Mais le véritable héritage semble tout droit descendre du plus fameux des anciens à savoir Ange, le Francomtois et aussi Atoll et Mona Lisa dans une mesure moindre.
A l’instar de ses aînés, ses racines sont profondément ancrées dans le terroir. Il est ainsi aisé de comparer sa démarche à celle des formations scandinaves qui imprègnent leur musique d’influences folk locales. Ce, bien que les Grenoblois ne renient en rien une certaine parenté dans le style avec Floyd (la guitare), King Crimson (le côté sombre) pour les anciens et Dream Theater (l’énergie hard) pour le contemporain. Un mélange d’influences qui a le mérite de promettre beaucoup.
Et puis, il chante en français. Dur à assumer ? Oui, si l’on considère que le succès en dehors de l’hexagone n’est pas garanti par un tel choix. Mais il peut aussi se rallier les suffrages des tenants de l’authenticité.
Ames Vagabondes, le 4e album des Isérois sort sur Galileo. Le label suisse, spécialiste du rock progressif, a de grandes ambitions. Il distille ses sorties au compte-gouttes et choisit précautionneusement ses poulains. C’est pourquoi il prend un risque énorme.
Inutile de tourner autour du pot, Ex Vagus fait du Ange. Tout ramène au groupe référence. Le chant empreint d’une évidente théâtralité, la construction des morceaux, le style des compositions, etc. J’ai l’impression de réécouter Au Delà du Délire, Le Cimetière des Arlequins ou Emile Jacotey. Certes en plus moderne, nouvelle technologie oblige. Mais tout y est. Y compris Christian Decamps qui participe à 2 titres Le Cheval de Nébuleuse et ICI. La différence, si différence il peut y avoir, se situe au niveau de l’instrumentation. Les musiciens d’Ex Vagus se montrent plus techniciens (notamment la guitare de Xavier Le Loupp) que leurs devanciers qui jouaient, eux, davantage sur l’ambiance que sur la pure performance. Pour un meilleur résultat ? Pas sûr ! Ce que l’on aimait chez Ange, bien que non dénué de savoir faire et de maîtrise, c’est justement le son, l’atmosphère folk médiéval et les saynètes hautes en couleur propres au Genesis français. C’est aussi le cas pour les Grenoblois mais ils donnent l’impression d’en faire « trop ». Trop dans la mise en avant de la voix d’Eric Vedovatti souvent mimétique avec celle de Decamps, trop dans le cabotinage pour les mêmes raisons, trop dans la proximité des textes semblant écrits par le chanteur d’Ange en personne. Ce qui séduisait dans la bouche du Maître, devient pesant et ampoulé dans celle de Vedovatti. En bref, on a du mal à suivre et à s’imprégner de ce flot de paroles métaphoriques.
Energique, onirique, fantasque, le monde imaginaire d’Ex Vagus est copié-collé sur celui de ses illustres devanciers.
Impossible donc d’être tout à fait objectif avec Ames Vagabondes. Le souvenir de cette richesse patrimoniale est encore trop vivace - même à plus de trois décennies d’intervalle - pour se démarquer et considérer ce 4e album comme absolument indispensable.


Rédigé par : Karadok | 13/20 | Nb de lectures : 13373




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