Trois ans après le correct « Romulus », EX DEO, le projet parallèle de Maurizio Iacono de KATAKLYSM, revient avec le bien nommé « Caligvla ». Toujours accompagnée de ses joyeux fanfarons de KATAKLYSM, le bassiste François Mongrain et le claviériste Jonathan Leduc, la formation nord-américaine change de boîte pour signer chez Napalm, après avoir quitté à l’amiable Nuclear Blast. Le leader a également choisi le petit Spiro de SEPTICFLESH pour illustrer la pochette de ce deuxième disque. L’artiste Grec a fait parler de lui en s’occupant des dernières illustrations de MOONSPELL et autres NILE ou PARADISE LOST (ou comment faire de la pub pour SEPTICFLESH aux dépends d’autres formations). La comparaison avec SEPTICFLESH ne s’arrête pas là puisque musicalement, EX DEO a changé la recette classique des compositions en y incorporant beaucoup d’éléments proches de la bête grecque.
Comme vous pouvez vous l’imaginer, « Caligvla » retrace l’épopée de Caligula, troisième empereur romain. N’étant pas licencié d’un diplôme d’histoire, ni expert de la Rome Antique, j’éviterai de faire un étalage historique quel qu’il soit pour éviter de m’empêtrer dans des chemins que je ne connais guère. Tout ce qu’il y a à savoir, c’est que c’était un psychopathe sanguinaire qui s’est fait buter par un soldat de sa garde, pour vous dire un peu le personnage.

D’emblée, « I, Caligvla » impose un style musical beaucoup plus théâtral qu’avait pu offrir « Romulus » dans son intégralité, ce morceau est bien construit et assez entrainant, l’intro plonge l’auditeur dans l’arène en deux-temps trois mouvements. Maurizio varie ses hurlements, on reste dans un registre très grave et puissant, il s’emploie toujours sauvagement d’ailleurs. Rien de bien original me direz-vous, mais voilà, EX DEO s’éloigne doucement mais sûrement de son grand frère. Il est évident que les nappes de clavier ont beaucoup apporté. Même s’ils sonneront clairement simplistes pour les amateurs de cet instrument.

Au niveau de l’intensité et de l’atmosphère, « Caligvla » surpasse son prédécesseur. « Per Oculus Aquila », «Burned To Serve As Nocturnal Light » ou autre « Divide et Impera » apportent cette touche guerrière et conquérante qui manquait cruellement à « Romulus ». Pourtant très simple et un peu cliché, ces ambiances de péplums prônent l’efficacité au détriment de l’originalité. Toutefois, le morceau qui clôture l’album fait un peu remplissage, on est très loin d’un Hans Zimmer. Là, cela ressemble un peu à la musique d’accueil d’Heroes III.

Différents musiciens pointent le bout de leur nez sur « Caligvla », comme la chanteuse de TRISTANIA Mariangela Demurtas, Stefano Fiori de GRAVEWORM ou de Francesco Artusaco d’ALL SHALL PERISH. Un bon packaging, peut-être pas aussi prestigieux que sur « Romulus », qui accueillait Karl Sanders de NILE, Obsidian C de KEEP OF KALESSIN et Nergal de BEHEMOTH. De son côté, Stéphane Barbe, que l’on connait surtout pour être le bassiste de KATAKLYSM, s’occupe des parties de lead guitar, le résultat est au rendez vous puisqu’il apporte un plus aux mélodies. A l’image de « Teutoborg (Ambush of Varus) », Maurizio ajoute également de l’acting à ses interventions, il y a moyen qu’en live cela donne quelque chose de plus épique.

EX DEO se distingue plus qu’auparavant, même avec une base musicale très « KATAKLYSMIQUE », le combo s’approche d’un death symphonique comme SEPTICFLESH ou FLESHGOD APOCALYPSE. Oui, on est loin d’un « A Great Mass », mais cet opus reste de qualité et remplit de belles intentions. L’apport d’ambiances y est pour beaucoup, mais il y aussi un meilleur songwriting. « Caligvla » nous plonge dans une œuvre à la fois simple, super accrocheuse et bien foutue. La simplicité impose son charme selon moi, on est loin de la complexité presque abusée des orchestrations – et même de la technique des musiciens - dans les albums de metal actuels.


Rédigé par : Choko | 14.5/20 | Nb de lectures : 13026