Exumer, Exumer...mais oui il s'agit bien du combo de thrash allemand ! Exumer c'est le parfait exemple du groupe ayant été actif dans les 80's, qui splitta par la suite à l'aube des années 90 pour se reformer comme par enchantement au début du XXIème siècle. La carrière de ce groupe de thrash allemand se résume donc à 3 albums (en prenant en compte l'objet de cette chronique) et surtout une période d'inactivité de production de près de 25 ans (si l'on n'omet 2 démos 'publiées' par le groupe et comptabilisées par Metal-Archives) ! Au 'mythique' «Possessed by Fire» (1986) avait succédé l'album «Rising from the Sea» qui lui, connaît un quart de siècle plus tard, enfin un successeur. «Fire and Damnation» est le nom qu'il porte, et il est à noter que parmi les 5 musiciens ayant participé à l'album, seulement 2 sont des membres originaux (le chanteur, qui était aussi avant le bassiste du groupe et également le guitariste principal).

Ce nouveau méfait de Exumer, en quelque chiffres, c'est : 10 morceaux, 33 minutes, et pas un titre au delà de 4 minutes. Le décor est posé (un peu comme pour les 2 premiers albums du groupe de toute manière), on a affaire à un thrash pur et dur, mais au demeurant un peu trop basique. On ne peut pas parler d'influences pour un groupe qui a démarré il y' a un paquet d'années, mais il faut bien reconnaître qu'on croirait par moment entendre du Slayer ou du Exodus. D'un titre à l'autre, la recette est à deux-trois détails près la même : tempo élevé, riffs cinglants et malsains sur les couplets, une caisse claire (et un peu aussi la double pédale) énormément mise à contribution et déchaînée, puis survint une cassure vers le milieu du morceau (entre 1'30 et 1'50) pour un peu ralentir la cadence, avant un ou deux solo généralement bien foireux, limite inutile, tellement ils donnent l'impression d'être bâclés et expédiés à la va vite (pire que Kerry King à ces débuts !) Bien souvent aussi le titre se termine sur son refrain, qui à peu près à chaque fois est ultra simpliste et joué en mid. tempo. (la palme du refrain le plus pourri revient à «Crushing Point», fort risible avec ces chœurs en carton).

On ne pourra pas reprocher à «Fire and Damnation» de manquer d'intensité, mais plutôt son absence cruelle de diversité. Le sentiment que tout les titres se ressemblent, sont basés sur le même type de riff, le même feeling, sauf qu'en 2012, il est difficile d'avoir du réel plaisir à écouter ce genre d'album. Plutôt efficace oui, et encore. En se focalisant un peu sur le chant de Mem V. Stein, difficile de ne pas s'apercevoir qu'il est plutôt poussif, -certes hargneux-, apparaissant comme usé et creux aux oreilles de l'auditeur. C'est comme si le manque de pratique l'avait un peu trop détérioré et lui avait fait perdre de la puissance.

Autrement, Exumer a décidé de ré-enregistrer 2 anciens titres qu'il a ensuite intégré à la tracklist de l'album : il s'agit de «Fallent Saint» (originellement sur «Possessed by Fire») et «I Dare You» (album «Rising from the Sea»). D'ailleurs pour le premier cité, nous retrouvons en place un autre vocaliste, Paul Arakaki...qui est en fait un ancien membre du groupe. Sa prestation et son timbre de voix diffèrent un peu de celui de Stein, mais sinon musicalement on ne relève pas de différences entre ces 2 vieux titres et le matos récent proposé par le groupe. Sans aucun doute «Fire and Damnation» est un album 'dynamique', mais ô combien banal et très peu excitant. Sa production a beau être très bonne, elle ne sauve pas des compos vraiment pas entreprenantes et marquantes. Un album pas désagréable à écouter quand on veut sa petite dose de thrash bas du front et plutôt bien pratiqué, mais pour les autres, ce come-back ne risque pas de vous souffler, loin de là !




Rédigé par : gardian666 | 11,5/20 | Nb de lectures : 13014