EXTREMA fêtait l’an dernier ses vingt ans, une célébration qui s’est faite dans le bruit et la sueur au Rolling Stone de Milan. Histoire de ne laisser personne sur le bas-côté les Italiens sortent à présent, tout heureux de leur récente signature chez Scarlet Records (DISARMONIA MUNDI, HATESPHERE, NECRODEATH, TERROR 2000), deux documents retraçant ces deux décennies passées dans l’underground. Le premier, celui qui nous intéresse ici, est un album live immortalisant le concert de Milan, et le second un DVD bourré jusqu’à la gueule dont nous aurons bientôt l’occasion de reparler (le temps que j’en termine le visionnage).

Premier constat : à entendre leur power metal ne crachant pas sur un mosh de temps à autres, on se demande pourquoi on n’en a pas plus entendu parler il y a quinze ans quand PANTERA bastonnait les charts US. La voix, les rythmiques, jusqu’aux solos sont pris chez les Texans, avec plus ou moins de bonheur évidemment… Chroniquer « Raisin’ Hell With Friends » revient presque à parler d’un live d’inédits de PANTERA : jeu de guitare lourd et poilu, chant hardcore aux accents sudistes, batterie au trigg de grosse caisse mixé très aigu, tout nous ramène à Dimebag Darrell, Vinnie Paul, Rex et Anselmo. Pas que ce soit désagréable, bien au contraire, et à bien y regarder une bonne partie de ces vingt morceaux valent largement ceux du pitoyable « Reinventing The Steel », mais une copie reste une copie et à choisir je préfère me remettre l’un des quatre premiers PANTERA de l’ère post-spandex.

Le problème d’EXTREMA est que même quand ils essaient de s’éloigner du style stéréotypé de PANTERA et s’approchent de ce qui pourrait être le tube déclencheur, en l’occurrence « All Around » (de « Better Mad Than Dead », 2001), c’est pour foncer directement chez FAITH NO MORE époque « Angel Dust » ou « King For A Day »… Alors certes GL Perotti se montre aussi convaincant dans le registre mélodique que dans celui plus rageur de la plupart des morceaux, mais cela ne fait pas tout et même si « Raisin’ Hell With Friends » ne manquera pas de titiller la fibre nostalgique des fans de la vaque power metal des années 90, il sera bien vite mis de côté et remplacé par un assourdissant rugissement félin, voire un ptit OVERKILL ou ANTHRAX (« Sound Of White Noise » ?)

Un album live à conseiller aux purs et durs du style, ou aux Motörheaddicts qui y trouveront une (bonne) version de plus de « Ace Of Spades ».


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 10241