Avec EXTOL les albums se suivent et ne se ressemblent pas, à croire que le groupe cultive volontairement sa différence en allant toujours à contre sens de toute projection logique. Le fait d’être probablement l’un des seuls groupes de Christian métal en provenance de Norvège est déjà une singularité en soit.
Après avoir débuté par deux albums de techno-death mélodique puis viré sur une sorte de thrash expérimental avec le flamboyant « Synergy », les revoilà avec un disque sans grand rapport avec les trois précédents. Le doute était pourtant de mise lorsque qu’EXTOL avait annoncé, quelques mois avant de rentrer en studio, les départs de Christer Espevoll et Øle Borud, les deux guitaristes emblématiques et principaux compositeurs du groupe. EXTOL qui avait été une affaire de famille jusqu’alors [Peter Espevoll (chant) et David Husvik (batterie) étant respectivement le frère et le cousin de Christer] allait probablement muter vers d’autres horizons. Pourtant, les ressources d’EXTOL et leur entourage leur fournirent aussitôt deux nouvelles recrues venues d’un projet parallèle à la CULT OF LUNA du nom de GANGLION. Et à bien y regarder, l’un des deux nouveaux gratteux n’est pas vraiment un inconnu mais bel et bien leur premier bassiste revenu cette fois-ci à la six cordes.
Et voilà « The Blueprint Dives », quatrième opus d’une carrière injustement underground qui sonne l’heure d’une troisième transmutation. Terminées les expérimentations, les envolées techniques, si la démarche d’EXTOL reste indiscutablement artistique, le gang a renoncé (peut-être provisoirement) au métal extrême pour parcourir de nouveaux chemins moins radicaux et plus, faussement accessibles. Oui, je dis bien « faussement accessibles » car sous des airs plus basiques et quelques peu récurrents, EXTOL a conservé ses souches progressives sur ses rythmiques et, bien que l’aspect technique soit un peu mis en veilleuse, la dextérité qu’on leur connaissait. Pour le reste il est exact que le remaniement est de taille, à commencer par des passages planants bien plus nombreux et parfois même bien plus mielleux qu’auparavant. Les voix se partagent entre de jolies complaintes larmoyantes et un chant hurlé qui pointe vers le post-hardcore. Le thrash et le death ont été rangés au placard pour céder place à un métal qui lorgne un brin vers les courants en vogue du métalcore, avec la présence systématique de passages doux et feutrés qui relèvent directement du prog. Ce n’est pas un hasard si EXTOL cite volontiers des groupes comme PORTUPINE TREE ou encore RUSH au rang de ses références.
L’autre changement significatif de ce disque réside dans sa production, jusqu’alors le groupe avait toujours mis un point d’orgue à mixer et produire lui-même chacun de ses enregistrements avec une réussite plutôt impressionnante. Cette fois-ci, le groupe est parti mixer son travail au Danemark, dans l’Antan Studio de Tue Madsen (MNEMIC, ABORTED, THE HAUNTED et un billion d’autres groupes). Il en résulte un mixage plus lourd dû à une mise en avant des rythmiques et tout particulièrement de la basse qui reste omniprésente.
Oui, la chrysalide d’EXTOL nous révèle avec « The Blueprint Dives » une bien curieuse mutation. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, le groupe reste indéniablement reconnaissable. « The Blueprint Dives » ne représente qu’une nouvelle étape des Norvégiens sur le chemin d’une introspection changeante. Quant à dire si EXTOL reviendra au métal extrême pour son prochain disque, il y a un fossé que je me garderais bien de franchir. Pour l’heure « The Blueprint Dives » reste un album intéressant de la part d’un groupe atypique qui, à l’instar d’OPETH avec son « Damnation », a décidé d’opter pour une simplification passagère de ses exercices de style.
A noter qu’il existe une version limitée de cet album en boîtier cristal bleu contenant un titre bonus ainsi qu’un clip à l’esthétisme léché et au concept qui évoque un certain passage du film « The Wall » d’Alan Parker.
Content de voir une chronique positive pour ce disque, certes pas révolutionnaire, mais fort sympathique. Je citerais juste Deftones pour les influences du chant, car volontaire ou non, le mimétisme avec Chino Moreno est parfois assez frappant (comme sur "Pearl", 1er single). Un bon petit album bien sympa.
vsgreg Membre enregistré
Posté le: 07/03/2005 à 10h21 - (14000)
arf amusant ce que tu dis karkouass, moi j'allais citer HR des BAD BRAINS pour le chant ... une des influences de Chino Moreno !
Krakoukass Membre enregistré
Posté le: 07/03/2005 à 12h03 - (14005)
Les grands esprits se rencontrent... :)
Goat of Rahahaaz Membre enregistré
Posté le: 07/03/2005 à 15h17 - (14008)
C'est marrant, moi sur certains passages en voix claire j'ai carrément pensé à Mc Cartney. En tout cas, je les ai découverts avec "Synergy" que j'avais adoré, et là je suis ultra conquis. Mon album de ce début d'année, sans conteste !
Uriel Membre enregistré
Posté le: 07/03/2005 à 15h56 - (14009)
J'ai trouvé cet album d'une pédance absolue, et globalement pas très intéressant musicalement parlant. Ce n'est pas tant le style qui est en cause que la composition en demi-teinte, tout simplement. A bosser!
ped le pédant Invité
Posté le: 07/03/2005 à 19h16 - (14014)
Comment est il possible de qualifier un album "d'une pédance absolue" ? puis d'ajouter que le disque est "globalement pas très intéressant musicalement parlant"
Faut arretez de piocher des mots au hasard dans un dico avant de poster un commentaire !
maitre cappelo Invité
Posté le: 07/03/2005 à 23h05 - (14024)
je trouve cet album anticonstitutionnellement trop rémanent, à croire que c'est un axymoron !:)
Klassenkampf.FC Invité
Posté le: 08/03/2005 à 03h23 - (14026)
oxymoron, ignare.
et j'imagine que la pédance est à mi-chemin de la pédanterie et de l'impédance, ce que l'on peut comprendre quand on connaît la tendance allemande au mot-valise et la tendance de la Kölsch à tournebouler les sens.
Ce qui n'empêche nullement que cuistrerie ne rime pas avec intérêt.
C'est vrai d'ailleurs ça rime pas.
Mais alors pas du tout.
Et pourtant j'ai essayé.
Tonton Membre enregistré
Posté le: 08/03/2005 à 08h07 - (14027)
Hum, je vais prendre une aspirine moi...
maitre cappelo Invité
Posté le: 08/03/2005 à 12h39 - (14029)
"oxymoron, ignare."
hahaha encore un intellectuel qui confond faute de frappe et ignorance...le niveau est élevé dans l'élite.
Doctus cum libro, çà tu dois connaitre, c'est aussi dans le dico.
Uriel Membre enregistré
Posté le: 08/03/2005 à 14h26 - (14030)
La lourdeur est de sortie... pédanterie si vous voulez et merci de parler de l'album comme tout le monde...
jonben Membre enregistré
Posté le: 13/03/2005 à 15h46 - (14130)
Je trouve cet album bien nickel pour ma part, mais je suis quand même un peu déçu par rapport à l'excellence de leur précédent "Synergy", les 2 gratteux étant parti le ton est beaucoup moins technique, les riffs thrash progressifs me manquent!
CHUCK MAURICE Membre enregistré
Posté le: 25/05/2005 à 22h20 - (15935)
Un bon album, très épuré, comparé à leur précédent chef d'oeuvre "SYNERGY", une petite merveille de thrash technique/progressif, inventif et très inspiré.
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Après avoir débuté par deux albums de techno-death mélodique puis viré sur une sorte de thrash expérimental avec le flamboyant « Synergy », les revoilà avec un disque sans grand rapport avec les trois précédents. Le doute était pourtant de mise lorsque qu’EXTOL avait annoncé, quelques mois avant de rentrer en studio, les départs de Christer Espevoll et Øle Borud, les deux guitaristes emblématiques et principaux compositeurs du groupe. EXTOL qui avait été une affaire de famille jusqu’alors [Peter Espevoll (chant) et David Husvik (batterie) étant respectivement le frère et le cousin de Christer] allait probablement muter vers d’autres horizons. Pourtant, les ressources d’EXTOL et leur entourage leur fournirent aussitôt deux nouvelles recrues venues d’un projet parallèle à la CULT OF LUNA du nom de GANGLION. Et à bien y regarder, l’un des deux nouveaux gratteux n’est pas vraiment un inconnu mais bel et bien leur premier bassiste revenu cette fois-ci à la six cordes.
Et voilà « The Blueprint Dives », quatrième opus d’une carrière injustement underground qui sonne l’heure d’une troisième transmutation. Terminées les expérimentations, les envolées techniques, si la démarche d’EXTOL reste indiscutablement artistique, le gang a renoncé (peut-être provisoirement) au métal extrême pour parcourir de nouveaux chemins moins radicaux et plus, faussement accessibles. Oui, je dis bien « faussement accessibles » car sous des airs plus basiques et quelques peu récurrents, EXTOL a conservé ses souches progressives sur ses rythmiques et, bien que l’aspect technique soit un peu mis en veilleuse, la dextérité qu’on leur connaissait. Pour le reste il est exact que le remaniement est de taille, à commencer par des passages planants bien plus nombreux et parfois même bien plus mielleux qu’auparavant. Les voix se partagent entre de jolies complaintes larmoyantes et un chant hurlé qui pointe vers le post-hardcore. Le thrash et le death ont été rangés au placard pour céder place à un métal qui lorgne un brin vers les courants en vogue du métalcore, avec la présence systématique de passages doux et feutrés qui relèvent directement du prog. Ce n’est pas un hasard si EXTOL cite volontiers des groupes comme PORTUPINE TREE ou encore RUSH au rang de ses références.
L’autre changement significatif de ce disque réside dans sa production, jusqu’alors le groupe avait toujours mis un point d’orgue à mixer et produire lui-même chacun de ses enregistrements avec une réussite plutôt impressionnante. Cette fois-ci, le groupe est parti mixer son travail au Danemark, dans l’Antan Studio de Tue Madsen (MNEMIC, ABORTED, THE HAUNTED et un billion d’autres groupes). Il en résulte un mixage plus lourd dû à une mise en avant des rythmiques et tout particulièrement de la basse qui reste omniprésente.
Oui, la chrysalide d’EXTOL nous révèle avec « The Blueprint Dives » une bien curieuse mutation. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, le groupe reste indéniablement reconnaissable. « The Blueprint Dives » ne représente qu’une nouvelle étape des Norvégiens sur le chemin d’une introspection changeante. Quant à dire si EXTOL reviendra au métal extrême pour son prochain disque, il y a un fossé que je me garderais bien de franchir. Pour l’heure « The Blueprint Dives » reste un album intéressant de la part d’un groupe atypique qui, à l’instar d’OPETH avec son « Damnation », a décidé d’opter pour une simplification passagère de ses exercices de style.
A noter qu’il existe une version limitée de cet album en boîtier cristal bleu contenant un titre bonus ainsi qu’un clip à l’esthétisme léché et au concept qui évoque un certain passage du film « The Wall » d’Alan Parker.
Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 13759