Après avoir marqué les années 2000-2009 en sortant l'« album de thrash de la décennie » avec "The Atrocity Exhibition – Exhibit A", Exodus a parfaitement capitalisé sur son succès proposant un réenregistrement discutable de "Bonded by Blood" (sous le nom "Let There Be Blood") ainsi qu'un CD/DVD live nommé "Shovel Headed Tour Machine". Nous étions nombreux à espérer que les 3 années qui séparent ces 2 "Exhibit"s aient été utilisées à bon escient afin de nous proposer un digne successeur à ce fabuleux album de thrash.

En 2010, la concurrence est déjà rude pour remporter le titre du « meilleur album de thrash de l'année » comme le confirme et le démontre les excellentes sorties de Annihilator, Heathen ou encore Overkill... et pourtant Exodus devrait à nouveau emporter la mise "haut la main" avec "Exhibit B: The Human Condition".

Ici, on parle de thrash, du vrai, celui crée au débuts des 80s par un groupe de 5 potes originaires de la bay area.

On retrouve les mêmes qualités dans ce nouvel opus que dans son prédécesseur, c'est-à-dire un thrash virulent, incisif et frontal déballant une tonne de riffs souples, courts et in your face. Le guitariste fondateur du groupe, Gary Holt, assume enfin complètement sa position de leader, plaçant sa guitare à la redoutable "Exodus-touch" bien au cœur de la musique du combo natif de la bay area. Le fait d'avoir été le dernier membre originel du groupe lors de l'enregistrement de "Shovel-Headed Killing Machine" semble avoir été le déclic qui a déclenché son émancipation total au sein du groupe. Le producteur Andy Sneap lui a à nouveau concocté ce son de guitare aux petits oignons afin que le brave Gary nous balance ses riffs 100 % "thrash under pressure"!

Rassurez-vous ses autres compères ne sont pas en reste accompagnant le riffmaster of thrash par des percussions assommantes, soli inspirés ou basse vrombissante ! Rob Dukes restera toujours le 3ème chanteur du groupe, il est indéniablement celui qui arrive à proposer le plus de variations tout en restant dans un registre dans la lignée de ses prédécesseurs, Paul Baloff et Steve "Zetro" Souza. On note ainsi quelques parties plus à l'arrache à la Mille Petroza (sur "Good Riddance"), d'autres parlées avec un phrasé à la Tom Araya (sur "Nanking") etc.

Comme à son habitude, Exodus abuse des titres longs atteignant plus de 9 minutes sur "The sun is my destroyer"... ce qui fera râler de nombreux éjaculthrasheurs précoces qui pensent qu’un titre de thrash doit faire moins de 4 minutes... Pour les convaincre, je reprendrai la phrase clé de Slaytanic postée en commentaire de la chronique de "Exhibit A" : "Le dernier EXODUS c'est comme faire du sexe: plus c'est long, plus c'est bon."

Après une telle citation, il devient difficile de proposer un quelconque argument supplémentaire pour vous convaincre de vous pencher sur « le meilleur album de thrash de 2010 ». Je terminerai en soulignant qu’à l’heure où les groupes formant le Big Four du Thrash vont enfin se réunir pour partager la même scène, il est bien dommage que le géniteur du style et son meilleur représentant en 2010 n’ait pas été invité à les rejoindre… qu’importe, ils seront là au Hellfest, prêt à vous donner une leçon… in violence !


Rédigé par : VsGreg | 17/20 | Nb de lectures : 17184