EXMORTEM chez Wicked world ! Voilà encore un label de plus à ajouter à la collection de maisons de disques qu’EXMORTEM semble avoir démarré depuis 1995. Si l’on tient compte de la ré-édition de « Berserker legion » doté de bonus, sortie par Unique Leader l’année dernière, EXMORTEM peut se vanter d’avoir testé pas moins de cinq labels à ce jour. Tout ça n’est pas fait pour arranger les affaires du groupe danois qui n’arrive pas à poser ses bagages une bonne fois pour toutes et à bénéficier ainsi d’une couverture médiatique de grande envergure.
Après le délectable « Pestilence empire », sorti chez Osmose en 2002, EXMORTEM est de retour pour son cinquième album de death métal particulièrement brutal.
Comme à son habitude, le style d’EXMORTEM n’a que très peu d’affinité avec celui des autres formations danoises ou même scandinaves. Les zicos d’EXMORTEM font partis de cette lignée de musiciens qui ont été « bercés » par « Altar of madness » ou « Blessed are the sick » et leur musique s’en ressent grandement. Pourtant, prétendre que « Nihilistic contentment » est un énième rejeton de MORBID ANGEL serait quelque peu réducteur même si c’est plus ou moins le cas. Car lorsqu’il s’agit de faire des titres percutants, EXMORTEM connaît sont affaire. Il nous propose une nouvelle fois un album de grande qualité, qui n’égale pas tout à fait le zénith de « Berzerker legion » certes, mais qui dispose d’un enthousiasme depuis longtemps éteint chez son mentor. Le death d’EXMORTEM s’exprime ici à travers dix brûlots qui allient un savoir-faire indéniable et un degré technique plus qu’appréciable, technicité qui se traduit par un travail terrible des guitares dont les dissonances passagères ne sont pas sans rappeler celles d’un autre monolithe du death US : IMMOLATION. Mais le véritable point d’orgue de ce disque réside dans la performance magistrale du batteur Michael Pedersen, un pur cogneur, qui s’impose comme la véritable locomotive du groupe. Je pourrais continuer cette chronique en vous parlant du chant monstrueux de Simon ou encore de la production kolossale de Tue Madsen (THE HAUNTED, ILLDISPOSED, MNEMIC, MARRON et j’en passe) mais il y a tout de même un bémol à ce nouvel opus. « Nihilistic Contentment » est tellement intense d’un bout à l’autre de ses dix titres qu’il manque incontestablement de variété. Les titres, s’ils sont d’une maîtrise et d’une mise en place à toute épreuve, ont la fâcheuse tendance à un peu trop se ressembler. Il n’y a guère que le grandiose « Black walls of misery » doté de tempos lourds et grandiloquents et l’intro « Swamp of decadence » qui sachent sortir des sentiers brutaux pour imposer une ambiance claustrophobique très intéressante.
« Nihilistic contentment » est un album de qualité qui ravira les inconditionnels, pour ma part j’aurai peut-être préféré qu’EXMORTEM pousse d’avantage dans la direction de « Black walls of misery ».
Depuis l’enregistrement de ce cinquième album Michael Pedersen a, hélas, quitté le groupe pour laisser sa place à Reno, l’ancien batteur, qui, après un passage éclair chez DIMMU BORGIR et VILE, est de retour derrière les peaux.



Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10944