Mes camarades et moi, on en a gros ! J’ai appelé mon représentant Sud-Black parce que ça va bien cinq minutes ces histoires ! Pendant que nos collègues de la branche Brutal Grind tendance Core se goberge à la plage, nous, on en chie comme des rats morts ! Y’en a marre de se taper des galettes d’1h42 alors qu’eux se tapent des trucs d’à peine 20 minutes. Merde quoi ! C’est un coup à se faire pourrir par notre patron bien aimé auréolé de lumière qui se demande ce qu’on peut bien foutre avec les promos avant de voir débarquer nos proses larmoyantes. Je m’élève bien haut et je dis stop ! Apparemment, autant pisser dans le vent car j’ai reçu ce marathon d’1heure 42 minutes et 31 secondes pour être précis.

Il s’agit du deuxième et dernier album d’un one man band néo-zélandais francophile car le monsieur se prénomme Mort. Dernier album car il semble que le projet se soit dissous. Sûrement une histoire de coucherie au sein de la section rythmique. La basse a eu probablement une relation avec une autre batterie pendant que la guitare prenait des photos.

Mort plonge dans un périple neigeux, froid et triste sur fond d’un Black ambient et dépressif tel qu’il peut être pleuré par un Xasthur par exemple. Tout y est, que ce soit la longueur des titres, les arpèges larmoyants, le grésillement cafardeux des guitares, les nappes éthérées d’un clavier et évidemment ce chant d’outre-tombe qui hurle telle une âme en peine. L’aspect positif est que Mort se débrouille vraiment bien avec tous les instruments. C’est techniquement irréprochable qu’il s’agisse du jeu ou de la prod alors que généralement il n'est pas rare de subir nombre d’avaries sonores dans ce genre de projet.

Malheureusement, la musique est conventionnelle et l’auditeur se voit balader sans déplaisir mais sans véritable implication non plus. Difficile de nous extirper de cette atmosphère ouatée malgré quelques breaks sympathiques et quelques riffs et arpèges qui atteignent nos cœurs mélancoliques. Mort a pour défaut majeur de vraiment trop tirer sur la corde du pendu atteint de rigidité cadavérique depuis belle lurette. Comme si ce n’était pas déjà suffisamment long, Mort nous fait l’offrande de trois titres bonus sauf qu’il s’agit de morceaux d’un combo appelé Funereal. Attention, rien à voir avec l’obscur combo américain auteur d’un unique album de Doom/Death paru en 2000.

Rien à voir… faut le dire vite car il apparaît que ce Funereal est le projet Doom de notre dépressif du Pacifique. Notre All Black du désespoir nous soumet à des placages façon Funeral. Le bougre se révèle bien plus efficace dans ce registre. Le clavier distille des mélodies accrocheuses, les grattes enchaînent des riffs gouleyants et on finit par tomber sous le charme certes pas original de ces compos attrayantes et étonnamment plus courtes que le reste. Vraiment épaté par ces titres dévoilant une certaine beauté pas si éloignée de ce que peut proposer Johan Ericson. Forcément, je suis curieux de me rendre compte de ce que cela peut donner sur tout un album.

Un album certes écoutable mais sans éclat et qui se voit illuminé par des titres qui n’auraient pas dû y figurer. Ah oui, la prochaine fois, ce serait bien de faire moins long…




Rédigé par : Dark Rabbit | 10/20 | Nb de lectures : 12212