Glen Benton avec une chemise à fleurs ? Gaahl avec un t-shirt Shakira ? Chris Barnes en short… Ah non, ça c’est déjà arrivé…
Evil Country Jack tente le pari osé de faire fusionner le thrash et la surf music.
Ils essayent de faire copuler le boogie avec le death et ils tentent de réconcilier le black et le jazz.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, les Evil Country Jack jouent volontiers avec les frontières (Amérique latine, Europe du nord) essayant là aussi de rapprocher des cultures qui n’ont pas l’habitude de faire copain–copain.
A l’image des déguisements qu’ils portent sur scène, les musiciens ont des noms tout à fait charmants faisant penser à la fois aux pires des séries Z et au meilleur des films pour adultes.
Tiger Balls, Oroth, Jack, Vindicator et Le Glode (hommage à « la soupe aux choux » ?) ont donc pour objectif d’en faire voir de toutes les couleurs aux idées reçues en proposant un cocktail au goût… particulier.
En effet, EJC n’est pas un groupe barré qui part dans tous les sens. Les chansons ont quasiment toute une base Thrash – Death agrémentée de passages de surf music.
A plusieurs reprises d’ailleurs, les passages surf me font penser à du Dick Dale (le Randy Rhoads de la surf guitar).
Niveau purement métallique, on ressent l’influence d’un Mister Bungle et d’un System Of A Down pour les passages « Psycho » et d’un Cannibal Corpse ou Pantera pour les passages poilus.

Au final, tout cela donne un joyeux bordel où même les morceaux les plus bourrins sont toujours entrecoupés d’un petit passage guilleret conférant aux EJC une personnalité certaine (même si parfois on est pas loin du patchwork musical).
La production est assez sèche et donne un caractère abrasif à l’ensemble. Le son des guitares est assez froid, plutôt industriel et manque de grosseur par moment.
Après, quand ça bourrine, ils font pas semblant.
Le problème est que, malgré un niveau technique certain, il y a plusieurs passages où le groove est un peu à la ramasse et où les mises en places sont un peu hasardeuses.
Si le groupe avait fait du punk, il n’y aurait pas eu de problème mais lorsqu’ils jouent leurs passages les plus chirurgicaux (rythmiquement parlant), ça pèche un peu.
EJC développe dont un univers particulier avec des idées intéressantes mais le tout semble encore en construction.
L’initiative générale est louable car on sent que les EJC ne manquent pas d’idées et ont l’envie de bousculer les règles qui régissent notre petit metal chéri.
Les boys ont déjà agrémenté leur page My space d’images lives, de petits clips animés (permettant d’admirer leurs jolis masques de Luchadors décidément très en vogue actuellement) et d’autres bizarreries visuelles ma foi tout à fait réjouissantes.
Le visuel très « flashy » de l’ensemble rebutera certainement les moins drôles d’entre nous, le côté indiscutablement très kitsch lorgnant vers les séries Z d’horror movies ne peut évidement pas plaire à tout le monde.
Quoi qu’il en soit l’ensemble est cohérent et on ne peine pas à croire que les EJC aiment mélanger les codes et les couleurs.
Plusieurs chansons restent bien en tête, notamment « Jack’s country » et « The stone cutter ».
Au rayon des bizarreries je vous recommande l’indispensable « Jacky Oleg » avec son solo de bontempi surgi des années 80 et le « Sacré français », « Intropesction » tout droit sorti de nos toujours vivaces bals musettes nationaux.
En résumé et en attendant de les voir brûler les planches, je vais me remettre un coup de « Line of Neglect » avant d’aller surfer un peu.
« Noyer la chanson francaise dans l’alcool » comme ils disent. Vas-y le Glode, amène la bibine…


Rédigé par : pamalach | 12,5/20 | Nb de lectures : 10344