Les Allemands de EVIDENCE ONE, dont le précédent opus (Tattooed Heart, 2004) avait été chroniqué dans ses pages sans avoir suscité l’intérêt de ma consoeur, nous reviennent cette année avec un troisième album intitulé The sky is the limit. Autant être honnête, c’est avec ce troisième essai que je découvre le groupe. Et, si les chroniques lues ici et là à propos du précédent disque ne m’avaient pas incité à m’intéresser de plus près à ce combo, je serai pour ma part un peu plus indulgent avec cette nouvelle livraison.

EVIDENCE ONE est en partie constitué d’anciens membres de FRONTLINE et DOMAIN, le premier étant considéré par nombre de fans de hard mélodique comme un des fleurons européen du genre. Vous ne serez donc pas surpris de lire qu’EVIDENCE ONE emprunte des chemins assez similaires, qu’on qualifiera de hard/heavy rock mélodique. Et si le groupe annonce des influences provenant notamment des compatriotes d’ACCEPT, c’est plus vers la scène hard US que je situerais la musique servie sur The sky is the limit. L’ombre de quelque vieux DOKKEN plane en effet sur ce disque.

On s’accordera rapidement sur le fait que tout ici est d’un classicisme évident. On admettra même que les 10 titres de cet album sont un peu trop linéaires pour mériter une note exagérément élevée. Cependant, on ne peut nier une chose, c’est que tout cela est rudement bien exécuté, fidèle aux canons du genre, et que l’ensemble contentera la plupart des fans de hard mélodique. La production joue d’ailleurs un rôle prépondérant dans cette indulgence dont je ne fais pas toujours preuve à l’égard de groupes tels que EVIDENCE ONE, pour lesquels le compteur est resté bloqué dans les années 80. Elle est l’œuvre de Robby Böbel, ancien membre du groupe (guitares et clavier sur les deux précédents albums).

Rien de révolutionnaire, c’est sûr… mais un certain savoir-faire dont font preuve de vieux briscards accrocs à un genre totalement désuet aujourd’hui. EVIDENCE ONE prouve avec The sky is the limit qu’il sait sonner comme il faut, à la manière dont le style l’exige du moins (avec un côté heavy européen assez prononcé, en particulier sur Gallery Of Broken Glass, assez proche de PRETTY MAIDS). Il ne reste plus au groupe qu’à faire preuve d’un peu plus d’audace pour nous servir des compos plus énergiques (trop de mid-tempo ici), et d’inspiration pour sortir de ces schémas trop convenus. Le potentiel est là, et ne demande qu’à être exploité sur un futur 4ème album…


Rédigé par : Sentenced | 11,5/20 | Nb de lectures : 9996