EVIDENCE - There's Only Ten Left (Ultimhate/Season of Mist) - 28/03/2012 @ 08h06
Sous le drôle de nom porté par ce groupe de heavy/hard italien, nous retrouvons à ses commandes, 2 frangins, Mrs Stefano et Diego Reali (respectivement batteur et chanteur/guitariste), et un troisième larron, Andrea Arcangeli, officiant à la basse. Un trio 100% transalpin, actif seulement depuis 2010, qui vient de nous sortir sa première production, «There's Only Ten Left», un album dans une veine heavy/hard rock mélodique, parfois à la limite AOR. Alors oui, vous me direz, voilà un groupe de plus dans ce courant musical, qui est parfois saturé de sorties douteuses et très mauvaises ; sans dire que «There's Only Ten Left» soit à ranger dans une de ces deux catégories, je ne peux pas dire que cet album ait suffisamment de potentiel pour impressionner ou s'avérer être une sortie décapante.

Premier constat: en écoutant les 50 minutes de cet album, je ne retrouve pas vraiment 'd'hymnes' ou morceaux au-dessus du lot, et un peu paradoxalement, les morceaux faibles ou assez mauvais se comptent sur la moitié d'une main. Bien que Evidence joue un style ultra banalisé et simple, on remarque une touche de virtuosité dans sa musique, apportée principalement par le leader de la formation, Diego Reali, qui en plus d'assurer un chant clair et mélodique de bonne qualité (même si très commun aussi), s'est occupé de toutes les guitares. Et force est de constater que le gaillard a une sacrée maîtrise de son instrument, aussi bien pour assurer les rythmiques, les harmonies et surtout des soli, qui sont pour la plupart digne d'un Yngwie Malmsteen (qui semble être une grande influence pour lui) ou d'un Timo Tolkki ! Il y a bien parfois un sentiment de 'c'est moi qui ait la plus grande', mais ces séries de notes jouées à vive allure apportent un peu de folie à un ensemble parfois un peu trop basique.

Malgré des musiciens qui n'en sont pas à leur première expérience musicale et une production de très bonne facture, il faut bien dire qu'il n'y a rien de fabuleux à se mettre sous la dent à l'écoute de cet opus. Si l'on s'arrête un instant sur un élément très important dans ce style, comme par exemple (au hasard, bien sûr) le refrain, on remarque qu'ils n'ont rien de très savoureux ou à même de fédérer. Bien sûr tout est question de goût et d'appréciation, mais quand on aime le heavy/hard rock on s'attend à des refrains 'catchys', ces passages idéals à chanter ou reprendre en chœurs, or là je trouve qu'aucun morceau ne propose un refrain marquant. Voilà qui a de quoi rapidement enterrer un groupe, qui intrinsèquement est loin d'être ridicule. Un morceau comme «Guiding Light» est pour sa part sacrément bien fichu, même si il n'est pas le plus représentatif de l'album ; ici ça joue très vite, le tempo est poussé à fond, à tel point que l'on dirait du Stratovarius (fin des 90's), surtout pour le jeu de guitare ultra rapide et précis, apte à rivaliser avec les meilleurs shredders. Le refrain lui est plus douteux, le groupe abordant un virage plus mélodique (niais ?), qui m'a fait un peu froid dans le dos. Le sentiment est le même pour certains couplets de «Waves of Dissolution», où la voix de Diego sonne à mes oreilles, d'une part plus enfantine et surtout d'autre part, trafiquée (auto-tune ?), tout comme nous pouvons relever des 'pistes' vocales mal harmonisées sur «Bleedin' Games», un des morceaux par ailleurs les plus quelconques de la galette, où même la partie instrumentale fait un bide.

En fait le problème d'Evidence plus globalement, c'est de ne pas réussir à être constant sur la durée d'un morceau (mis à part «Back on the Street» en ouverture, exécuté comme il se doit). Pour exemples, je prendrais un titre comme «Take it or Leave it», dont l'intro heavy/rock met en appétit, avant de se dévoiler petit à petit comme un titre décevant, mou et pas aussi entraînant que le présageait son introduction. Même opinion pour «Stop Breathing», dont le rendu plus massif grâce à des guitares accordées plus bas, - donc plus lourdes -, donne l'impression d'être inspiré par le jeu de Zack Wilde (BLS), pour au final aboutir un titre tout ce qu'il y a de plus banal et peu exaltant. J'évoquais plus haut le jeu virtuose de Diego Reali, qui va même jusqu'à enchaîner des soli pendant une minute ou plus (sur «Monsters» et «Crack the Core»), de quoi nous dégoûter tellement il enfile les notes avec facilité, comme les perles sur un collier. Il faut bien avouer qu'au bout d'un moment, cette surenchère technique finit par lasser et ne plus trop impressionner (parce que il n'y pas non plus beaucoup de variations dans son jeu).

A l'évidence (humour!), «There's Only Ten Left» est loin d'être un album exceptionnel, au même point qu'il n'est pas non plus totalement raté ou mauvais. En faisant un effort, on relève 3-4 bons titres ; le reste est juste moyen, pour ne pas dire, bien creux. Evidence a de bons musiciens en son sein sans aucun doute, mais pour le coup ça sera insuffisant pour qualifier le groupe de prometteur ou déjà au-dessus du lot. Les premiers pas d'Evidence sont certes des balbutiements, mais le groupe a encore le temps de grandir et de s'améliorer...




Rédigé par : gardian666 | 11/20 | Nb de lectures : 12494




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