Crown_Me
C'est avec émotion que Messire Vision Of Beuh et moi-même évoquerons les contours de ce nouvel EVERY TIME I DIE. Puisque, voilà déjà quatre ans pour l'unique straight-edge breton et deux piges en ce qui me concerne, nous avons en commun le fait de s'être fait déflorer nos hymens de chroniqueurs par les deux dernières livraisons du groupe. Ca valait bien une double-chronique pour l'occasion. Allez, chaaaaaamp...omy?

Trève de galéjades, "New Junk Aesthetic", fidèle à la démarche entreprise par ses prédécesseurs, fait évoluer un minimum la recette EVERY TIME I DIE. Pour le coup, il prendrait quasiment l'évolution du groupe à contre-pied: moins tubesque, moins festif, plus hardcore, plus tendu. Mais sans aller retomber dans leur repompe de "The Poacher Diaries" non plus, en restant droits dans leurs bottines rockin' hardcore qui ont fait leur renommée. Moins marquant aussi, peut-être. Puisque la clique à Keith Buckley symbolisait pour moi le hardcore-metal dans ce qu'il pouvait avoir de plus énergique (au sens rock'n roll), du bon gros barbecue-core. Alors qu'ici le groupe semble plus sérieux qu'auparavant, plus sobre, même s'il conserve ce savoir-faire d'enfoiré.

Ca, on peut pas leur enlever, leurs tripes ont eu le temps de mariner depuis cinq albums maintenant. Donc ça reste blindé de riffs connotés stoner/southern/Jack Da'/core, avec cependant une dimension parfois plus inédite pour du EVERY TIME I DIE comme sur "After One Quarter Of A Revolution". Moins de chant clair et de fait de roucoulades façon GLASSJAW, et toujours les potes qui viennent squatter le mic': Greg Puciato de DILLINGER, Matt Caughthran de THE BRONX et Pete Wentz de FALL OUT BOY (oh, on rigole pas, ce mec a eu des dreadlocks et joué dans RACETRAITOR, xgrind/powerviolencex). A noter l'artwork classos réalisé par l'autre Buckley, à la gratte, où l'on sent que John Dyer Baizley fait déjà des émules. La cuvée 2009 est loin d'être un véritable feu d'artifice en bouche, mais continue à faire sérieusement onduler du pelvis tout en demeurant une valeur sûre face à une concurrence qui a du mal à tenir la longueur (voir les derniers NORMA JEAN, MAYLENE AND THE SONS OF DISASTER, THE BLED, HE IS LEGEND...).

Sinon, j'étais censé glisser discrètement "boeuf bourguignon" dans cette chro. Voilà qui est fait.

14/20

Vision Of Beuh
Comme le disait très bien mon confrère Crown_Me, nous fûmes tous les deux confrontés à ETID lors de notre première chronique pour VS. La sortie de ce nouvel opus des tarés de Buffalo était l’occasion parfaite pour unir nos forces et nos plumes afin de vous parler de « Junk Aesthethics ».

Inutile de faire les présentations, ETID est une référence dans le paysage rock et hardcore US. Avec le split de Fight Paris et la dérive de Scarlet, ETID reste donc seul prétendant au trône du hardcore n’(g)roll US catchy et survitaminé.
Les éloges à faire sur ce disque sont nombreuses et Crown_Me les a très bien expliquées. Afin d’éviter toute redite, je me contenterai de dire que cet opus est leur meilleur depuis « Hot Dawn ! ».

Crown_Me disait que le groupe devient sérieux et se pose un peu sur ce disque. Je ne suis pas tout à fait d’accord. Le hardcore typiquement chaotique, tel qu’on le constatait sur « Last Night In Town » n’est clairement plus. Cependant, le groupe a toujours su jongler avec les riffs, les feelings et les compositions aux structures alambiquées et souvent déconcertantes.
ETID poursuit ce qu’il a toujours entrepris et « Junk Aesthethics », cinquième disque ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes. Le crew mené par Keith Buckley est toujours aussi vénère et catchy.

En quoi ce disque est-il le meilleur depuis « Hot Dawn ! » ? Tout d’abord que malgré l’homogénéité du disque, de véritables hits parsèment l’opus. Mes préférés demeurent « Wanderlust », « Who Invited The Russian Soldier ? » et « The Sweet Life ».
Le premier est clairement le plus groovy et le plus intense de tous. Doté d’un feeling incroyable et d’une pêche à faire jumper un grand-père en déambulateur, « Wanderlust » est le titre qui pourrait faire un malheur sur un film de Tarentino. Le chant de Buckley apporte un côté country et stoner indéniable à la composition. La structure couplant riffs rapides en cascades et la partie finale lente ne fera qu’achever l’auditeur.
« Who Invited The Russian Soldier ?” est la chanson la plus typique d’ETID avec ses arrêts successifs, ses breaks incessants et son riff ultra rapide de 8 notes à la seconde.
« The Sweet Life » conclut l’album de façon la plus groovy possible. Il s’agit pour moi du meilleur titre de l’abum avec son riff stoner ultra efficace et les cris de Buckley ultra catchy. Par ailleurs, je pense que « The Sweet Life » est la composition la plus prenante depuis le titre « Kill The Music » sur « Gutter Phenomenon ».
Je pourrais également citer « Roman Holiday », morceau faisant office d’intro, lent et lourd où les structures demeurent toutes aussi massives les unes que les autres. On peut également remarquer « The Marvelous Slut » et son côté chaotique ultra affirmé ou bien « For The Record » et son riff introductif à la tablature en montagnes russes.

Par ailleurs, je signalerai que les compositions de l’album gagnent en cachet notamment en raison du chant de Buckley largement plus en avant et accentuant ses prestations vocales. Si sur « Gutter Phenomenon » et « The Big Dirty », les vocaux de Keith étaient en deçà de « Hot Damn ! » en terme de puissance, ils remontent en intensité sur cet opus.
La production reste typique du groupe avec un accent largement mis sur la rythmique en béton armé.

ETID reste un acteur incontournable dans la scène extrême mondiale. Fan du groupe et le connaissant sur le bout des doigts, je confirme que ce disque est leur meilleur depuis « Hot Dawn ! », leur meilleur opus pour moi. Indispensable pour vos soirées barbecues et orgies alcooliques et lubriques… Non, en fait, indispensable tout court !

17/20


Rédigé par : Vision Of Beuh & Crown_Me | 15.5/20 | Nb de lectures : 12010