Après vous avoir parlé, il y a quelques semaines, de SCARLET, voici venu le tour de l’autre grand espoir de l’écurie Ferret, les EVERY TIME I DIE. Formé fin 1998, ce groupe de Buffalo, dans l’état de New York, nous a déjà offert un premier EP cinq titres “The Burial Plot Bidding War” sur Goodfellow Records, et un premier album sur Ferret, l’excellent “Last Night In Town”, produit par Adam D de Killswitch Engage — et qui vient d’ailleurs d’être réédité avec un artwork différent. Après avoir inlassablement tourné avec les plus grands noms de la nouvelle scène hardcore, ETID revient donc aujourd’hui à nos oreilles, armé de son “Hot Damn!”.

On remarque d’abord que le groupe n’a pas changé son fusil d’épaule, et continue de cultiver l’esprit aperçu sur “Last Night In Town”. L’alcool, les bars, les sorties nocturnes où tout le monde termine minable, les histoires foireuses de meufs… Ajoutez y l’ambiance urbaine et poisseuse des films noirs, quelques flingues, meurtres et autres suicides. Dieu, tout ça… Bref, des textes cyniques d’allumé — son vrai nom, c’est Keith Buckley — qui dépeignent l’attitude rock.

Musicalement, l’album est plus accessible que son prédécesseur. Les compositions sont libérées de l’aspect hardcore chaotique et déconstruit, voire bordélique, de “Last Night In Town”, mais elles restent bien barrées, rassurez-vous. Les riffs sont plus accrocheurs, les structures plus posées, ce qui donne au final un côté plus rock’n’roll à l’ensemble. Je pense notamment à des titres comme “I Been Gone A Long Time”, “Off Broadway”, “Godspeed Us to Sea” ou l’excellent “Floater”. L’instrumental “In The Event That Everything Should Go Terribly Wrong” remplit bien son rôle d’interlude, histoire de bien reprendre son souffle avant les trois dernières bastos. Rien à dire, cet opus est bien foutu.

Visuellement aussi, le groupe est en progrès. La direction artistique a été confiée à notre ami Jacob de CONVERGE, et grâce au travail photographique de Chris Colohan (que je soupçonne avoir été méchamment inspiré d’une série photo de David Lynch), il réalise une nouvelle fois un artwork de premier choix. Un univers qui n’est pas sans rappelé le glamour des frères Wachowski dans leur film “Bound”. On sent toutefois çà et là, que le Jacob a dû faire quelques concessions, comme sur la front cover, l’élément le moins réussi.
Si les beaux objets vous intéresse, je vous déconseille alors d’acheter la version européenne sortie par Roadrunner. Ok, il y a des bonus : 2 titres live au son très moyen, “Emergency Broadcast Syndrome”, extrait du premier album, et “Floater”, ainsi que la reprise catastrophique de “I Used To Love Her” qui figurait déjà sur la compilation “Bring You To Your Knees, A Tribute To GUNS N ROSES”. Mais le booklet et, par conséquence, le travail de Bannon sont réduits à leur plus simple expression alors que le pressage Ferret propose la cover ci-dessus en fourreau, libérant ainsi la première page du booklet pour une image beaucoup plus subversive, et, à mon sens, bien plus pertinente.


Rédigé par : Napalmus | 15/20 | Nb de lectures : 8670