Dix ans d’existence pour le combo floridien. Bon, j’aurais préféré que Casey Jones dure autant mais on ne peut pas tout avoir. Evergreen Terrace, c’est un style un peu bâtard, à mi chemin entre le hardcore mid tempo mélodique et le punk rock. Découvert avec le correct « Sincerity Is An Easy Disguise In This Business » sorti en 2005, le groupe de Jacksonville pratique donc un style un peu fusion et doté de caractéristique emprunté aux deux styles susprésentés (rien d’obscène).

« Sincerity… » était un disque correct, mélodique et doté de bonnes influences. Malheureusement, ce « Almost Home » ne suit pas forcément la bonne route. Tout simplement car la voie empruntée a déjà été débroussaillée, balisée et largement mis en place dans les « guide du routard metalleux ». En effet, ce « Almost Home » emprunte les poncifs du metalcore. Si le style réserve encore quelques bonnes surprises, parfois, on assiste à de véritables pétards mouillés.
Déjà, en comparaison des précédents disques, le ton s’est durci et certains passages rapides à la double rappelle fortement le style tant usité. Le souci avec Evergreen Terrace, c’est que malgré toutes les influences qu’ils distillent (hardcore, punk rock et metal), la mayonnaise ne prend pas forcément. A force de diluer, on se trouve avec une mixture fade et pas forcément goutue. C’est l’impression que j’ai eu en écoutant ce « Almost Home ». Les titres ne décollent presque jamais, les parties rapides manquent cruellement de panache et surtout la prod bien léchée vient gâcher le tout.

Les compositions essuient pour la plus grande majorité ce constat. Déjà « Enemy Sex » qui ouvre l’opus n’est clairement pas la meilleure mise en jambe que l’on puisse avoir. Mou et pas au top de l’inspiration artistique, on ne peut pas dire que l’album démarre sous les meilleurs auspices. De plus, entre un « God Rocky In Your Face » endormant, « Failure To Operate » et son accentuation pop trop prononcé ou bien « We’re Always Losing Blood » et son refrain loupé, Evergreen Terrace ne retient pas l’attention.

Au final, seul trois titres sont à retenir : tout d’abord « Not Good Enough » et son intro très captivante. « The Letdown » sort l’auditeur de sa torpeur grâce à sa vitesse tandis que « Mario Speedwagon » assure un bon groove punk rock.

Plutôt insipide et pas inspiré, « Almost Home » n’est pas un disque qui marquera l’année. A mi chemin entre un metalcore mid tempo poussif et un hardcore mélodique bancal, Evergreen Terrace rate le coche en accouchant d’un disque qui arrive après la bagarre des modes… et Dieu sait qu’elle est intense.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 09/20 | Nb de lectures : 10575