Attention Mesdames et Messieurs, voici le grand retour de Europe, LE groupe de hard FM le plus sexy des années 80 ! Si Europe revient aujourd’hui, ce n’est pas pour nous rejouer une musique ancrée dans une décennie déjà lointaine. C’est pour faire du pognon, oui, à coup sûr, mais aussi pour proposer un style plus moderne et plus heavy. Alors Joey Tempest et ses acolytes vont-ils réussir à vous convaincre ? Tout dépend de votre bonne volonté, car les Suédois n’ont malheureusement pas perdu que leurs cheveux. Mettons tout de suite les choses au clair, Joey Tempest n’a pas perdu sa voix. Ouf ! Il monte certes moins volontiers dans les aigus, mais on reconnaît parfaitement son timbre et il est encore capable de faire illusion. Pourtant, l’émotion n’est pas au rendez-vous. Les morceaux semblent interprétés sans conviction. C’est d’autant plus dommage qu’un peu plus de tripes dans le chant auraient rehaussé des compositions déjà fades. Les morceaux les plus agressifs (« Got To Have Faith », « Start From The Dark », « America », etc.) s’illustrent par des riffs simples et heavy. Certains sonnent un peu trop à la façon nu-metal, comme une tentative désespérée de ces vétérans de paraître plus jeunes (au risque de se ridiculiser ?). Quelques soli rock’n’roll viennent bien remettre les pendules à l’heure (« Song n°12 », « Sucker »), mais on reste sérieusement sur sa faim. Les ballades, nombreuses, manquent d’émotion, on l’a dit, mais aussi tout simplement de bonnes mélodies. Elles sont banales et rappellent trop le goût du miel américain… Encéphalogramme plat, dit notre cerveau ! Les titres « Flames » et « Spirit Of The Underdog » tirent leur épingle du jeu avec une ambiance sombre, mais l’album dans son ensemble reste trop mou, trop plat (la production n’aide pas, au contraire), trop américain. C’est bien insuffisant au regard de la faste carrière de Europe. Le dernier album du groupe, Prisoners In Paradise, sorti en 1992, nous avait laissé une bonne impression. Peut-être aurait-il fallu en rester là ?


Rédigé par : Nadège Goutouly | 12/20 | Nb de lectures : 10431