Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en acceptant de chroniquer le dernier ESOTERIC en date, « Subconscious Dissolution into the Continuum ». « C’est anglais et ça semble jouer du bon doom metal» était le seul descriptif que je pouvais donner à propos de ce groupe dont je n’avais entendu que du bien ; un groupe culte d’après pas mal de monde, le meilleur concernant le doom selon d’autres, les superlatifs étaient légions. Cela dit, je ne savais pas comment aborder la chose, mes lumières en matière de doom n’étant guères brillantes et mes groupes phares se limitant à : CANDLEMASS, MY DYING BRIDE, SHAPE OF DESPAIR, WHILE HEAVEN WEPT, TEETH OF LIONS RULE THE DIVINE. Y’a pas foule non, un véritable dilettante qui ne demande qu’à en savoir plus depuis l’écoute de cet opus d’ESOTERIC, un chef d’œuvre.
Les premières notes de « Morphia » ne nuisent pas à la réputation des anglais, bien au contraire, elle confirme tout le bien que l’on peut penser d’eux. Une première analogie s’impose à moi : SHAPE OF DESPAIR. La comparaison est flatteuse, croyez-moi, je voue un culte à ces finlandais depuis « Angels of Distress », retrouver ici un son et une âme se rapprochant de ces derniers me comble, joyau en perspective. Une musique lancinante, une douleur éthérée, une torture silencieuse et discrète. La voix caverneuse de Greg Chandler est d’une rare qualité, elle renforce un sentiment de noirceur imbibé par des guitares lourdes et un rythme lent imposé par la batterie. Ce premier morceau de 15 minutes passe à une vitesse incroyable, on apprécie chaque seconde, chaque note qui passe. La suite est du même acabit.
Le deuxième morceau nous berce d’une guitare en intro, guitare qui apparaît telle une lumière dans l’obscurité, lumière provenant de sa mélodie. Une demande d’espoir, effacée, finalement, après quelques minutes, laissant place à un riff lourd et plaintif, l’atmosphère s’assombrit, les premières secondes n’étaient qu’un leurre, les ténèbres refont surface.Les trois dernières minutes, compactes, ne laissent place à aucune lueur, c’est définitif. Ne restent qu’une lourdeur et un chant extrême, criard, on étouffe, « The Blood of the Eyes » aura su nous prendre par la gorge. « Grey Day », lui non plus, n’est pas annonciateur de jour meilleur. Agrippée aux entrailles, la musique d’ESOTERIC ne nous lâche plus et est bien décidée à nous administrer sa tristesse maladive. Quelques paroles sauront mieux décrire ce morceau :

“And it tears me apart,
But I cannot escape this terrible pain.
Ripping, devouring the bones within my flesh.
Draining my life's blood.”

Une ambiance pesante, oppressante, agressive sans être brusque, « Grey Day » conclut magistralement ce qu’ESOTERIC nous préparait depuis les premières minutes de « Morphia ». Mon seul regret sera finalement l’outro au style « ambient », mais ça n’est qu’un détail tant les 45 premières minutes offertes ont atteint une qualité exceptionnelle.
Ecoutez cet album et envolez-vous vers les abysses. Moi, je vais parfaire ma discographie d’ESOTERIC.


Rédigé par : Belial | 18/20 | Nb de lectures : 9902