ERYN NON DAE - Meliora (M&O) - 05/11/2012 @ 09h25
Les meilleurs disques ne donnent pas systématiquement les meilleures chroniques.
Quand j'ai un bon disque dans les oreilles je me dis toujours (et naïvement peut être) que l'album mérite une belle chronique.
Le piège est alors de pondre une chronique originale en risquant que la forme ou le propos puisse éloigner l'attention du lecteur du principal, à savoir la musique.
Il faut donc trouver le bon ton et le juste équilibre...car entre essayer de faire de son mieux et valoriser son propre cul, la frontière est ténue. Eryn Non Dae donc.

J'en suis ici à ma quatrième tentative d'écriture autour de ce Meliora de E.N.D. Il pourrait sembler évident de poser les bons termes sur un album aussi riche, mais j'ai quand même eut du mal.
J'ai à cœur de dire que cet album est réussi, plutôt original, bien réfléchi et très efficacement interprété. L'univers sonore des E.N.D est sombre, épais et très contrasté. Je vous encourage vivement à aller vous frotter à cette brume opaque pour vous faire une idée si ce n'est déjà fait (Le track by track accompagné d'une écoute de l'album disponible sur Vs est tout indiqué pour vous faire une première idée).

Les sept chansons de cet album passent de la violence la plus terre à terre aux ambiances les plus feutrées bien que tout ici reste dans des tons très grisâtres, tristes et dévastés.
La luminosité n'est ici que passagère, tout semble alimenté par de lugubres inspirations ne penchant vers le positif que pour amplifier davantage la noirceur de l'ensemble.
Mais on sait dans le metal que la beauté peut prendre des formes très diverses et ce n'est pas E.N.D qui viendra contredire cette affirmation.
La première chose qui convient de souligner, c'est le son général du skeud.
Bien que les atmosphères et les parties guerrières soient franchement aux antipodes, on retrouve toujours une constante dans les éruptions soniques du groupe. Que cela soit lors des parties les plus chaotiques ou lors des passages les plus ambiants, la même impression de lourdeur pesante se dégage de l'identité sonore de E.N.D.

Les guitares sont résolument métalliques, les riffs lorgnent vers le Djent chaotique mais jamais ils ne vrillent les oreilles ni n'agressent les tympas.
Épais, le son est étonnant "doux" tout en restant saturé, je le comparerais plus à une coulée de lave qu'a un enchevêtrement de fils barbelés.
La basse n'est certainement pas étrangère à cette saveur, puisque c'est en essayant de décortiquer le son des six cordistes que je me suis aperçu de l'énorme apport du bassiste qui en restant assez discret propose un travail en parfaite osmose avec ces camarades, et bien sur avec le batteur.
Le cogneur justement, à un jeu très efficace et aéré.
Étonnamment produite pour une batterie metal, la teuze sonne comme si on était dans la salle de répet. Les accentuations ainsi que les ondulations sonores transparaissent comme si on était assis à coté des toms.
Point ici de batterie triggé où tout sonne de la même façon. Les Ghost Notes, les roulements et coordinations sonnent en fonction de l'intensité que le batteur met dans ses poignets et montre qu'il possède un toucher assez rare chez les musiciens de metal.

La voix vient donc au final se mourir entre les mains de ces fossoyeurs sonores, aussi désespérée et souffreteuse qu'elle peut être sauvage et libérée.
Un mot aussi sur les nombreux passages ambiants de l'album. Je ne doute pas que ce travail d'expérimentation sonore a du leur demander beaucoup de temps au vu du complément essentiel qu'il forme avec les parties énervées. E.N.D à voulu montrer que leur vision de la musique est large et ils y sont arrivés.

Au final, je trouve qu'il ne manque qu'un tout petit "plus" pour que le groupe change de catégorie et vienne se loger à coté des groupes originaux et moteurs pour la scène. On retrouve en effet quelques passages un peu redondant et la formule efficace des E.N.D en vient à s'émousser quand l'effet de surprise disparait.
"Des détails !" me direz vous et en attendant, vous pouvez vous délecter de cet album à la superbe pochette qui va vite vous faire oublier les rudesses de l'hiver...la rigueur de la musique éclipsant le plus polaire des froids.

http://www.myspace.com/end1freefr - 166 visite(s)

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Rédigé par : Pamalach | 16,5/20 | Nb de lectures : 14224




Auteur
Commentaire
Lolilol
IP:83.142.146.237
Invité
Posté le: 05/11/2012 à 10h27 - (104471)
""Des détails !" me direz vous "

Pour moi, cet album comporte énormément de détails justement. Ce qui en fait ça richesse. Je vois absolument pas comment ça peut être le point faible de l'album pour le coup.
Les couplets d'Hidden Lotus par exemple avec les parties de la section rythmiques qui varient tous le longs.

Album de l'année pour moi, aucun doute.

jvice
Membre enregistré
Posté le: 09/11/2012 à 21h33 - (104555)
waow, c'est tres bon ça!

Benjamin Linus
Membre enregistré
Posté le: 23/11/2012 à 15h06 - (104824)
Original et intéressant mais vraiment très long et difficile à assimiler.



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