Je ne m'en suis jamais caché, j'aime beaucoup les sorties de chez Bad Reputation, quand je reçois un disque de chez eux, je suis sûr que le style me plaira et c'est souvent une bonne découverte. Éric, le boss du label, m'a souvent causé de Eric McFadden, et on peut dire qu'Eric (sans accent) est le chouchou d'Éric.

Il est question ici de blues mais en disant ça, on n'a rien dit et ce terme au combien respectable est presque réducteur dans le cas qui nous intéresse ici. On peut dire que la base est bel et bien blues mais que l'ensemble est d'une richesse presque sans limite. Chaque titre est doté de sa personnalité et le tour de force est que l'album reste d'une grande cohérence. Si on devait vraiment mettre un fil conducteur, on peut parler de blues sombre mais chaque titre a sa recette, ces épices. Cela est en partie démontrer au regard de la longue liste d'invités présents sur l'album Dave Catching (QOTSA, EAGLES OF DEATH METAL) ou Norwood Fisher (FISHBONE) pour les noms qui diront quelque chose aux metalleux. La pochette est, elle, l’œuvre du cinéaste Jan Kounen (Dobermann...)

Comme je le disais plus haut on trouve pas mal d'influence dans la musique de McFadden, un côté 60's certain avec l'utilisation de temps à autres d'orgue mais pas seulement c'est une tendance de fond sur plusieurs titres avec des grattes claires mais très rock'n'roll (un petit côté rockab') comme sur « Hangin moon » ou « Lovesick blues ». D'autres chansons ont un côté Sud-bayou assez prononcé avec l'usage de slide ou de dobro (« Mojo bag », le splendide « Two grave » ou l'enjoué et acoustique « Til the Medicine takes »). On trouve aussi des titres énergiques : « Filling a hole », « firebird » ou « From down ». Plus étonnant (ou pas d'ailleurs) des influence soul et funk, « Rise and shine ». On a deux titres purement acoustique « Til the Medicine takes » et « Beautiful scar » qui, me semble-t-il, est même joué à la guitare classique.

Eric McFadden sait enrober sa musique d'atmosphère sombre et d'ambiance comme cette colère rentrée sur « Two grave » par exemple ou encore la tension qui habite « It Takes a man ».

« Bluebird on Fire » est un album gorgé de feeling, hypnotique qui prend aux tripes mais sait aussi par moments faire taper du pied.

Encore une fois Bad Rep' nous sort un putain de bon album de derrière les fagots ! À écouter et à découvrir urgemment (si ce n'est déjà fait) !


Rédigé par : Papy Cyril | Blues/ | Nb de lectures : 12569