Formation en 2007, première démo en 2008 et premier EP 6 titres en début d'année, masterisé aux Hertz Studios (VADER, BEHEMOTH, KRONOS)... Les Sénonais (mode « Questions Pour un Champion » ON : habitants de Sens, Bourgogne) ont faim et se donnent les moyens de leurs ambitions. Plus encore qu'un nom de studio (et un featuring avec le frontman de ZUUL FX) à mettre en avant pour la promo de « Haunted », ERAZER sait écrire des morceaux et dispose, si on en juge par les six qui sont dispos sur le EP, d'une palette musicale assez large pour leur ouvrir les portes de multiples scènes.

Il serait intéressant de connaître la chronologie de composition des titres qui nous sont ici proposés, parce qu'on touche tour à tour à une sorte de Death metal moderne mêlé de Power Metal, à un Metal Stoner rappelant les géniaux KARMA TO BURN, ou à un Thrash baignant dans le Néo qui explique la présence de Steeve de ZUUL FX. ERAZER parvient à aller dans beaucoup de directions différentes tout en restant cohérent, puisqu'à bien y regarder toutes ses influences se retrouvent dans chaque morceau, certaines étant mises en avant selon le but recherché. « Dependance », qui ouvre l'album, est ainsi un rouleau-compresseur où les rythmiques lourdes de menaces utilisent la puissance d'impact du Power Metal alliée au groove du Néo, tout en contenant quelques passages de vocalises claires aériennes. L'enchaînement avec « A tous ceux », plus Thrash dans l'esprit, beaucoup plus violente également, est parfait et dévoile le potentiel brutal d'ERAZER, qui ne se départit pas, malgré tout, du groove qui imprègne tous les morceaux. « Not Dead » devrait convaincre les sceptiques de la qualité du combo, avec son feeling KARMA TO BURN, son atmosphère poisseuse et ses guitares encore une fois énormes, rugueuses, qui labourent tandis que la basse pilonne sans discontinuer derrière.

« Haunted » est un EP à la fois bien équilibré entre morceaux bourrins et autres plus accessibles, est homogène et bien produit, avec un son privilégiant l'efficacité à la démonstration technologique. Les instruments sont tous audibles, à la fois bien mis en valeur tout en conservant un côté « prise directe » qui convient parfaitement à l'ambiance du disque. L'artwork, avec son visuel rappelant le ABORTED de « The Archaic Abattoir » et les atmosphères à la « Massacre à la Tronçonneuse » concourt également à créer l'ambiance adéquate pour écouter ces morceaux poisseux et noirs. On aperçoit bien une lumière, mais elle est très fine et les quelques rais qui passent entre les lattes vermoulues des murs n'éclairent rien de bien rassurant...


Rédigé par : Dungorpat | 08/10 | Nb de lectures : 12664