EQUIMANTHORN est un « super » projet de ritual/ambient qui a vu le jour en 1991 et qui fut à l’origine de 3 albums dont « Second Sephira Cella », l’album en question ici. Et autant vous prévenir, ce groupe déroutera plus d’un metalleux. En effet, le seul lien qui pourrait rapprocher ce groupe du metal est la présence de membres actifs dans des groupes de black, et pas les plus mauvais, à savoir : l’excellent batteur d’ABSU et MELECHESCH : Proscriptor ; son ancien compère d’ABSU : Equitant ; ainsi que Vorskaath de ZEMIAL. Ajoutons à cela les deux frères de THE SOIL BLEEDS BLACK, Moloch de MELECHESCH et un autre membre qui m’est totalement inconnu, et nous voici avec pas moins de 7 musiciens officiant dans EQUIMANTHORN. Mais revenons à nos moutons. Comme je vous le disais, ici, les guitares sont remplacés par une flûte, un alto (instrument proche du saxophone selon mon Larousse), un carillon et un bouzouki (instrument grec), la basse est, elle, présente, et les blast beats ont laissé place à un tempo beaucoup, beaucoup plus lent.
Du ritual/ambient inspiré du Moyen-Orient, plus précisément de Sumer et du peuple qui occupait cette région des milliers de siècles avant J.C., ainsi se décrit la musique d’EQUIMANTHORN version 2004. A ce titre, je ferai remarquer que l’artwork de l’album (aussi bien au niveau layout que graphique) est de toute beauté, de même que les paroles qui sont très travaillées, soignées et mystérieuses, tout comme pouvaient l’être les sumériens (enfin, selon les archéologues et tout et tout hein, moi j'y étais pas...). Il en va de même pour la musique, à forte inspiration orientale – un peu à la MELECHESCH (merci Moloch & Proscriptor). Je ne vous cache pas que l’approche musicale d’EQUIMANTHORN (et de tout autre groupe de ritual/ambient je suppose) regorge de détails imperceptibles et que des heures d’écoute s’avèreront nécessaires pour pouvoir entrer pleinement dans le sujet offert par nos sept chevelus. Je ne vous cache pas non plus que je suis un véritable novice dans ce genre musical, mes seules connaissances se limitant à des groupes comme AMAKA HAHINA et MOËVÖT, qui sont très bons mais complétément différents de l’album qui nous intéresse ici, celui-ci se rapprochant bien plus de la B.O de Gladiator par exemple sur certains passages (influences orientales) et de TEETH OF LIONS RULE THE DIVINE pour le côté mystique et ésotérique de l’album. « Envoûtant » est l’adjectif le plus adéquat pour caractériser l’œuvre en question. Cela est notamment dû aux voix narratives totalement hypnotisantes, créant une ambiance rituelle et cérémonielle très crédible, pas mieux pour rentrer dans le bain, « Entrance to the ancient flame » nous accueille comme il se doit. S’ajoute à cette voix divers(es) sons électroniques et nappes de synthés qui renforcent ce sentiment sacré et occulte. « Rule of Utukagaba », le troisième morceau, appuie mes précédents propos concernant l’influence orientale de l’album avec la prédominance d’un instrument à cordes (ne me demandez pas de deviner lequel…) au son exotique. Ces deux morceaux résument à eux seuls ce « Second Sephira Cella », tous leurs ingrédients se retrouvent par la suite dans chaque titre, ce qui donne une impression répétitive non négligeable. Peut-être est-ce voulu, ce qui ne serait pas étonnant, le côté envoûtant et hypnotique étant tenu d’arriver à ses fins. De plus, ce n’est pas si dérangeant, tant l’album regorge d’éléments insaisissable aux premiers abords, nous imposant une écoute toujours plus approfondie par la suite.
Une très bonne surprise, vraiment, je ne pouvais m’attendre à mieux en guise d’introduction au monde du ritual/ambient. Je vous conseille vivement de vous engager dans le périple initiatique suggéré par EQUIMANTHORN, l’excursion proposée est de toute beauté.


Rédigé par : Belial | 16.5/20 | Nb de lectures : 8377