Pas vraiment des jeunots dans la scène, puisque c’est depuis le début des années 90 que les zicos du groupe écument les abysses de l’underground ricain. Pourtant, c’est seulement en 1998 que le groupe sera remarqué par The End records qui sortira cette même année leur premier album. Fidèle au label qui l’a sorti du ruisseau, revoilà EPOCH OF UNLIGHT pour son troisième opus sous cette même égide.

Si le nom du groupe ne s’était pas fait franchement connaître de ce côté ci de l’Atlantique, ce n’est pas uniquement par manque de promotion mais plutôt pour l’aspect anecdotique que peut revêtir le style du groupe pour nous autres européens. En effet, EPOCH OF UNLIGHT forge son métal dans un alliage death/black mélodique auquel nous sommes surexposés depuis moult années. Pour les guitares, le quatuor se démène dans un style suédois qui ne semble avoir aucun secret pour eux. Ce n’est sans doute pas pour rien que le groupe avait enregistré, il y a quelques années, une reprise de « Raped by the light of Christ » des idolâtrés d’AT THE GATES. Le chant, assuré depuis peu par le chanteur de FALLEN EMPIRE, s’exprime par des coassements mi-thrashy mi-black et la section rythmique effectue ici un excellent boulot tant sur le plan de l’exactitude que sur celui de la technicité.

En fait, c’est loin d’être mauvais vu que la maîtrise du style est incontestable. L’ensemble est parfaitement bien calibré pour un marché US friand de mélodiques suédoiseries, comme en témoigne le succès colossal de BLACK DAHLIA MURDER. Si l’on peut être surpris dans un premier temps par la présence de quelqu’un comme Erin Farley, plus connu pour jouer des manettes derrière des formations telles SICK OF IT ALL, MADBALL, ALL OUT WAR ou encore AGNOSTIC FRONT, il ne faudrait pas oublier que les groupes tels EPOCH OF UNLIGHT se retrouvent régulièrement dans le circuit des tournées HxC américaines et cette affinité se retrouve ici au travers d’une production énergique et dépouillée.

Outre l’aspect très classique qui se détache de « The Continuum Hypothesis » un sentiment de monotonie s’installe assez rapidement, dès la seconde écoute. EPOCH OF UNLIGHT traite son sujet en élève appliqué et manque d’un soupçon de panache à la manière d’un THINE EYES BLEED sorti presque simultanément sur le même label . On serait en droit d’attendre un peu mieux de vieux routards du métal mais c’est peut-être aussi pour cette raison que la carrière du groupe n’a jamais pris un essor quelconque en nos contrées.

Je ne sais pas trop si ce type d’album provoque un réel engouement dans les territoires nord-américains mais le vieux continent en a déjà eu plus que son compte. Reste que si vous tripez sur ce genre d’exercice, EPOCH OF UNLIGHT ne devrait pas vous laisser de marbre comme ça a été mon cas…



Rédigé par : Tonton | 11/20 | Nb de lectures : 12794