Tout le monde le sait, dans les divorces ce sont les enfants qui trinquent. Dans la musique, ce sont donc les fans. En effet, Epica résulte du divorce entre Mark Jansen (guitariste compositeur de son état) et le reste d’After Forever. On a donc maman Floor d’un côté et papa Mark de l’autre. On a pu constater avec plaisir que maman c’est bien remise de la séparation et qu’After Forever continue son petit bonhomme de chemin (tournée française + mini + album pour bientôt). Papa de son côté est allé refaire sa vie, il s’est trouvé de nouveaux amis pour jouer avec lui et une nouvelle compagne. Et c’est cette dernière qui nous intéresse plus particulièrement : belle maman est jeune, 18 ans à peine (s’est pas fait chier le papa sur ce coup là) et fait tout pour qu’on l’accepte les bras ouverts.
Epica ne marque pas un changement radical d’orientation pour Mark Jansen qui en fait continue ce qu’il avait commencé en fondant After Forever : du bon vieux métal orchestral à chanteuse (avec de temps en temps un monsieur qui grogne mais c’est rare). Empruntant son nom au dernier album de Kamelot, Epica se fait d’entrée de jeu une place entre Nightwish et Within temptation (tient, c’est pas là qu’on trouve After Forever déjà?). Pour les aficionados du style, il n’y a rien de bien neuf sous le soleil : des chœurs en veux tu en voilà, des passages rythmés en opposition à des atmosphères plus subtiles, des parties à cordes savamment mises en place, des ambiances épiques du plus bel effet donnant lieu parfois à quelque chose de plus tragique, et surtout un chant féminin lyrique envoûtant. Simone Simons en dépit de son jeune âge étonne son monde par sa maîtrise vocale (et avec son physique pour les plus terre à terre d’entre nous) et se retrouve mise en avant sur cet album ou elle ne déçoit pas. Même les fans les plus exigeants et fidèles à After Forever sont obligés de reconnaître la qualité de cet album. D’ailleurs les liens avec After Forever sont nombreux étant donné que l’on retrouve sur ce disque les parties IV, V, et VI du titre « The Embrace That Smother » (les premières parties étant sur l’album « Prison of desire » de AF). Plus généralement la patte de Mark est reconnaissable, les passages orientaux sur « Seif al Din » par exemple rappellent ce qu’il a pu faire avec son ancien groupe, mais Epica (qui a failli s’appeler Sahara Dust d’ailleurs) possède toutefois sa propre personnalité et se différencie d’After Frever par l’utilisation de nombreux chœurs. Gardant à l’esprit qu’il était attendu au tournant M. Jansen a soigné les compositions de l’album et agencé les morceaux de façon à maintenir l’attention des auditeurs : les deux premiers morceaux : « Sensorium » et « Cry of the moon » font mouche avec de sublimes lignes de chant de la par de Simone et sont suivis par la petite ballade toute en émotions : « Feint ». Forcément le rythme s’accélère à nouveau pour nous garder éveillés sur le titre suivant. En fait le premier titre résume assez bien ce que le groupe a à offrir : refrain entêtant sur tempo moyen, chant lyrique de mezzo-soprano, chœurs poignants « à la Therion » et violons enchanteurs en filigrane. Le tout est en plus produit par Sascha Paeth, production de qualité donc. L’ensemble est d’un haut niveau et s’écoute vraiment facilement. A vouloir si bien faire sur cet album le groupe en fait peut être un peu trop, mais c’est vraiment histoire de faire la fine bouche, j’attends donc la suite pour voir s’il arrive à se renouveler ou si tout a été dit avec cet album.
En résumé, nous somme dans le cas précis ou le divorce a été bénéfique pour les deux parties qui s’affirment chacune de leur côté et qui vont dorénavant se faire la guerre pour avoir la garde des enfants (les fans). Ma foi, qu’ils essayent d’acheter mon affection, l’amour d’une mère c’est quelque chose mais quand on voit la belle mère en question qui vous tend les bras, je me dis que j’ai un cœur suffisamment grand pour les deux.



Rédigé par : dark tranquilou | 15.5/20 | Nb de lectures : 9411