EPHEL DUATH - On Death And Cosmos (Agonia/Season of Mist) - 26/10/2012 @ 07h58
EPHEL DUATH a toujours été un groupe à géométrie variable avec un line-up différent pour pratiquement chaque sortie. On a vite compris que le groupe était en fait la chose de son créateur, Davide Tiso, et de son chanteur attitré, Luciano Lorusso. Eh ben non, ce n’était pas encore assez, Tiso vient de se séparer de son vocaliste de toujours pour céder le microphone à madame Tsio dans le civil, j’ai nommé Karyn Crisis. Mais ne voyons pas malice sous cette éviction, la dame possédant un puissant et bel organe dont, par ailleurs, on ne décèle pas la féminité au premier abord. Mais on ne forme pas un groupe à deux, quoique dans le black metal on forme bien des projets tout seul, donc Davide engage de nouveaux musiciens et tant qu’à engager des mercenaires autant prendre les meilleurs : Steve Di Giorgio et Marco Minneman qui rempilent après la mission « Through My Dog’s Eyes » Tout ça pour un EP de trois titres, soit une grosse vingtaine de minutes de musique.
Après une écoute ce qui me chagrine un peu c’est la perte de la touche « core » amenée par les vocaux de Luciano Lorusso, on pouvait aimer ou pas mais sa voix faisait partie de l’identité et du son du groupe, ici, on a l’impression qu’il manque un ingrédient, un peu de piquant. La voix de sa remplaçante est très bien, puissante, maîtrisée et plus death, ce qui accentue la touche « death technique » du groupe. Mais cette perte de repère vocal n’entame en rien l’esprit du groupe dont on reconnaît instantanément la touche après le premier riff 100% Tiso. Un riff technique et froid, un riff d’ingénieur en musicologie. Point de doutes à avoir, on est bien en présence d’un EP d’EPHEL DUATH. Mais un EPHEL DUATH qui aurait arrêté de se caresser le petit frère pour enfin conclure et honorer sa belle. Bref, le monsieur a mûri, a laissé les expérimentations gratuites et la technicité outrancière au placard pour soigner l’immédiateté de ses riffs. On peut désormais headbanguer peinard sur la musique du groupe. Comme ils sont toujours en mid-tempo, on ne risque pas de se casser la nuque. Sur cet EP, on trouve des morceaux plus longs, 7 minutes, permettant aux musiciens d’enquiller les variations sur un même riff et d’enchaîner les accords sans mollir. Sept minutes, c’est ce qu’il fallait pour que chaque morceau puisse se développer et s’offrir des plages de liberté et de jeu plus libre, mais toujours à l’intérieur d’un cadre donné. Tu fais ce que tu veux dans le bac à sable mais hors de question d’y emmener un ballon. Le ballon c’est réservé au terrain de foot. Une liberté surveillée en somme, il ne s’agit pas non plus de faire n’importe quoi, n’importe comment. L’avantage est qu’on retombe toujours sur ses pattes et qu’on n’est jamais paumé dans les méandres d’un morceau à tiroirs dans lequel chaque musicien joue sa propre partition. Davide Tiso veille au grain et joue à merveilles les chefs d’orchestre.
Le bougre a le don pour trouver les riffs qui font mouche et de les emmener vers un univers progressif en brodant autour tout un tas de petits détails, de petites variations rythmiques et tonales pour habiller sa musique. On retrouve bien sur ce qui fait le ciment du groupe, des riffs à contretemps, de la dissonance (un petit côté DsO progressif sur le titre « Raqia ») et un goût pour l’expérimentation légère. « Raqia » se permet aussi un petit refrain en voix claire pas dégoûtant. Certains crieront peut-être à la facilité mais ça permet d’offrir une respiration salutaire à l’intérieur du morceau et de l’EP dans son intégralité. Le titre « Stardust Rain » permet à Marco Minneman de se défouler en enchaînant les rythmiques et les roulements pendant de Tiso balance un bon riff mélodiquement évocateur. Un titre plus atmosphérique et chargé en émotions que les deux précédents, plus froid et un poil mécanique. EPHEL DUATH simplifie un peu sa musique, la rend plus accessible. Ce n’est pas non plus du Blink 182 mais ça apporte un vent de fraîcheur même si, parfois, on les sent en roue libre, voire en manque d’inspiration. Un album qui souffle le chaud et le froid, comme si le groupe était en train de se retrouver après une longue errance.
Ce serait trop demandé que de filer les disques à chroniquer à des mecs qui s'y connaissent un peu dans le genre chroniqué? Merci.
ralph Pivot IP:84.99.129.117 Invité
Posté le: 26/10/2012 à 19h28 - (104390)
Il manque un "on" dans cette phrase : "Mais on ne forme pas un groupe à deux, quoique dans le black metal forme bien des projets tout seul"
Ou à la limite on enlève le "dans"...
Seb On Fire Membre enregistré
Posté le: 27/10/2012 à 08h41 - (104397)
Merci, c'est corrigé.
Marti IP:143.65.196.20 Invité
Posté le: 01/11/2012 à 16h27 - (104449)
Assez d'accord avec get 27, j'ai l'impression qu'on ne parle pas du même groupe!
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Après une écoute ce qui me chagrine un peu c’est la perte de la touche « core » amenée par les vocaux de Luciano Lorusso, on pouvait aimer ou pas mais sa voix faisait partie de l’identité et du son du groupe, ici, on a l’impression qu’il manque un ingrédient, un peu de piquant. La voix de sa remplaçante est très bien, puissante, maîtrisée et plus death, ce qui accentue la touche « death technique » du groupe. Mais cette perte de repère vocal n’entame en rien l’esprit du groupe dont on reconnaît instantanément la touche après le premier riff 100% Tiso. Un riff technique et froid, un riff d’ingénieur en musicologie. Point de doutes à avoir, on est bien en présence d’un EP d’EPHEL DUATH. Mais un EPHEL DUATH qui aurait arrêté de se caresser le petit frère pour enfin conclure et honorer sa belle. Bref, le monsieur a mûri, a laissé les expérimentations gratuites et la technicité outrancière au placard pour soigner l’immédiateté de ses riffs. On peut désormais headbanguer peinard sur la musique du groupe. Comme ils sont toujours en mid-tempo, on ne risque pas de se casser la nuque. Sur cet EP, on trouve des morceaux plus longs, 7 minutes, permettant aux musiciens d’enquiller les variations sur un même riff et d’enchaîner les accords sans mollir. Sept minutes, c’est ce qu’il fallait pour que chaque morceau puisse se développer et s’offrir des plages de liberté et de jeu plus libre, mais toujours à l’intérieur d’un cadre donné. Tu fais ce que tu veux dans le bac à sable mais hors de question d’y emmener un ballon. Le ballon c’est réservé au terrain de foot. Une liberté surveillée en somme, il ne s’agit pas non plus de faire n’importe quoi, n’importe comment. L’avantage est qu’on retombe toujours sur ses pattes et qu’on n’est jamais paumé dans les méandres d’un morceau à tiroirs dans lequel chaque musicien joue sa propre partition. Davide Tiso veille au grain et joue à merveilles les chefs d’orchestre.
Le bougre a le don pour trouver les riffs qui font mouche et de les emmener vers un univers progressif en brodant autour tout un tas de petits détails, de petites variations rythmiques et tonales pour habiller sa musique. On retrouve bien sur ce qui fait le ciment du groupe, des riffs à contretemps, de la dissonance (un petit côté DsO progressif sur le titre « Raqia ») et un goût pour l’expérimentation légère. « Raqia » se permet aussi un petit refrain en voix claire pas dégoûtant. Certains crieront peut-être à la facilité mais ça permet d’offrir une respiration salutaire à l’intérieur du morceau et de l’EP dans son intégralité. Le titre « Stardust Rain » permet à Marco Minneman de se défouler en enchaînant les rythmiques et les roulements pendant de Tiso balance un bon riff mélodiquement évocateur. Un titre plus atmosphérique et chargé en émotions que les deux précédents, plus froid et un poil mécanique. EPHEL DUATH simplifie un peu sa musique, la rend plus accessible. Ce n’est pas non plus du Blink 182 mais ça apporte un vent de fraîcheur même si, parfois, on les sent en roue libre, voire en manque d’inspiration. Un album qui souffle le chaud et le froid, comme si le groupe était en train de se retrouver après une longue errance.
Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 13030