Résumé des épisodes précédents : Fatigué par la vie en tournée, Jorgen décide de quitter le groupe. Alors qu’il dépannait provisoirement DISFEAR, Uffe abandonne ses compagnons pour rejoindre définitivement Tomas. Alors qu’ENTOMBED est sur le point de sortir son mini album, Peter prend le large pour se consacrer à son autre groupe, NIFELHEIM. L’union d’Alex et Lars sera-t-elle assez forte pour leur permettre de continuer leurs aventures musicales entreprises depuis près de vingt ans ? Vous le saurez à la sortie de « Serpent Saints ».

Ok, c’est vrai qu’écrit de cette façon, les dernières années d’ENTOMBED ont des airs de mauvais soaps brésiliens pour ménagères sclérosées en mal de sensations fortes mais il faut dire que le groupe a connu une véritable hécatombe depuis la sortie d’ « Inferno » voilà déjà quatre ans. Désormais privé de ses principaux compositeurs, le sort d’ENTOMBED semblait scellé jusqu’à la sortie du surprenant mini « When in Sodom » ; première apparition de Nico Elgstrand, le nouveau bassiste et dernière prestation de Peter Stjärnvind pour un retour fracassant au death metal qui avait hissé ENTOMBED au sommet du genre quelques 18 années plus tôt. Une façon idéale pour nos Suédois de célébrer la date du 06/06/06 par cette sortie pour le moins surprenante. Si l’on ajoute à cela la rumeur persistante du retour de Nicke Andersson, l’arrivée du neuvième album d’ENTOMBED s’annonçait sous les meilleurs augures possibles.
C’est alors que l’histoire prend une tournure plus désagréable avec un « Serpent Saints » qui ne se décide pas à sortir. Annoncé en juin 2006 mais repoussé en septembre puis en février c’est finalement en juin 2007 et sous l’étiquette d’un autre label que Threeman recordings que « Serpent saints » fêtera les retrouvailles d’ENTOMBED avec les bacs de nos disquaires. L’attente fut longue mais qu’importe après tout si les vétérans du death suédois confirment les promesses affichées sur « When in Sodom ».

Hélas, l’illusion aura été de courte durée car c’est plutôt un retour en demi-teinte auquel nous avons droit avec ce neuvième album. Alors que nous espérions tous une galette aussi claquante qu’un « Left Hand Path» ou aussi savamment concoctée qu’un « Wolverine blues », ENTOMBED se parodie lui-même avec un disque assurant le minimum syndical. Outre les excellents « Serpents Saints », « When in Sodom » et « In the Blood » c’est un peu la disette du côté des hymnes tant attendus. Outre ces quelques titres souvent brodés sur un canevas old school, on a parfois le sentiment que le groupe, privé de ses têtes pensantes, cherche de nouvelles voies comme dans les accélérations aux accents black metal de « Masters of Death » -sur lesquelles Olle Dahlstedt est gentiment à la rue- ou en laissant libre cours à des influences plus punk (« The Kingdom coma », « The Dead, the dying and the dying to be dead » et « Warfare plague famine death ») avant de nous abandonner sur la litanie lancinante et purement atmosphérique de « The Ten Commandments ».

Du côté de la prod, ENTOMBED a misé sur ses atouts en mettant le chant au premier plan de son mix. Il faut d’ailleurs saluer au passage un LG Petrov plus en forme que jamais qui y va à fond dans un cabotinage vocal. Il est fort à parier que l’ingé son a eu tout loisir de contempler les amygdales de ce bon vieux Lars alors qu’il enregistrait ses parties « chantées ». Pour le reste on a plutôt droit à une production relativement dépouillée qui met l’accent sur des guitares bien grasses. Un détail qui n’est pas fait pour me déplaire.

(Parenthèse au passage pour un p’tit coup de gueule concernant le promo que nous avons reçu. Outre le fait qu’on nous balance un artwork qui sera absent des bacs, c’est le grand n’importe quoi dans l’ordre des titres avec les échanges standards d’ « Amok » et « Thy Kingdom coma » de même qu’entre « Warfare plague famine death » et « When in Sodom ». De quoi raconter des conneries pour ceux qui n’auront pas été assez méticuleux. Espérons que Candlelight aura rectifié le tir sur la version définitive -soupir.)

Au final, s’il fallait faire une synthèse de ce neuvième album d’ENTOMBED, le bilan ne serait sans doute pas aussi alarmiste qu’il le semble dans mes propos quelques lignes plus haut. « Serpents Saints » s’écoute d’une traite et en boucle sans déplaisir aucun. Un titre aussi bien fichu que « In the Blood » arrive même à arracher quelques frissons de plaisir. Pourtant, le butin est bien maigre face aux espérances semées par « When in Sodom ». Une partie des fans resteront, comme moi, sur leur faim et ne manqueront pas de regretter les compositeurs d’exceptions qui ont croisé la route d’ENTOMBED. Et justement parlons-en de ces compositeurs, ou plus précisément de l’un d’entre eux.

Vous êtes fans d’ENTOMBED mais vous ne crachez pas sur un petit AUTOPSY de derrière les fagots ? Alors il vous faut vous pencher indiscutablement sur DEATH BREATH car Nicke Andersson sait toujours aussi bien composer du death metal, tel qu’il devrait toujours être balancé. D’ailleurs dans l’hypothétique espoir que cet article ira jusqu’à lui, je me permets d’adresser à Monsieur Andersson une requête. « Allez Nicke… Un bon geste… T’aurais pas un riff ou deux qui déboîtent à refiler à tes anciens potes ? »




Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 13717