Ce nouvel album des Belges d’ENTHRONED reprend là où le précédent s’est arrêté. Le line-up s’est stabilisé depuis 2009, et c’est donc la même horde que "Pentagrammaton" qui enregistre, dans son propre studio (Blackout Multimedia) ce "Obsidium."

Le groupe évolue encore plus dans une approche très religieuse du black metal, notamment dans les ambiances et les variations dans les morceaux. Entre des passages assez virulents, les Belges ralentissent le tempo pour laisser les forces occultes prendre possession des codes religieux. En résulte un black metal sombre, malsain, plus rampant que violent. ENTHRONED prend le temps de développer ses ambiances, malgré des morceaux relativement courts, entre 4 et 5 minutes de moyenne. Malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur des espérances. Si l’album est moins bordélique et énervant que son prédécesseur, il peine à décoller vraiment, plomber par les tentatives d’installer des ambiances morbides.

Niveau chant, Nornagest délivre encore une fois une performance remarquable (au sens premier du terme). Sa palette vocale est assez large, et il use à la fois d’un chant black rageur et violent, mais également, comme sur "Pentagrammaton", il n’hésite pas à faire varier son chant vers des éructations plus « core », des déclamations sur un ton religieux, des murmures et autres chuchotements. Si ces différentes variations sont assez intéressantes, elles prennent le pas sur la musique qui se retrouve avec le rôle de faire-valoir. Son chant « core » est néanmoins vraiment énervant (sur "Deathmoor" par exemple), et les murmures/chuchotements/déclamations plombent l’album plus qu’ils ne posent une ambiance.

Au final, si "Obsidium" est meilleur que "Pentagrammaton", le groupe cherche encore la bonne formule pour proposer une musique religieuse et malsaine. Reste que les parties rapides et violentes envoient bien le steak et donne envie de secouer joyeusement la tête. Un album qui dépasse la moyenne, mais peine à véritablement convaincre, faute à un manque de je-ne-sais-quoi qui fait qu’on oublie assez rapidement ce qu’on vient d’écouter. Il plaira certainement aux fans du groupe ou du genre, les plus exigeants ou les nostalgiques passeront leur chemin.


Rédigé par : Skay | 12/20 | Nb de lectures : 13278