Craignez la fureur des Vikings ! A l'écoute de "Dragonheads", c'était surtout pour la bonne santé de Ensiferum qu'il fallait craindre. Les Finlandais avaient proposé un mini très en deçà des capacités de leader de la scène viking qu'on leur connaissait. Le départ de Jari Mäenpää, parti fondé Wintersun en 2004, semblait sonner le glas du groupe. Et puis le troisième album débarque. Hé bien, amis guerriers, Ensiferum est de retour et ça fait vraiment plaisir.

Après le suspens insoutenable de l'intro "Ad Victoriam", les titres déboulent sur les chapeaux de roue. Les textes louant la bravoure et la beauté des combats sont portés par des riffs speed lancés à fond les ballons. De nombreux passages mid tempo permettent de souffler, appuyés par des chœurs guerriers. Un chant purement heavy fait même irruption sur "Deathbringer from the Sky". Si vous avez le livret sous les yeux, vous pourrez mieux que moi voir qui est le responsable de ce chant qui accompagne fort bien les vocalises rauques de Petri Lindroos sur une rythmique ravageuse. Le passage parlé dans le final de "Blood is the Price of Glory" m'a rappelé l'ambiance des excellents débuts de Bal Sagoth. Bref, du bonheur dans les morceaux les plus rapides.

Mais Ensiferum n'est pas en reste pour faire larmoyer le soldat loin de chez lui. "Wanderer" est un moment de frisson, dont le tempo lent et le refrain dévastatateur ne sont pas sans rappeler la puissance mélancolique des derniers Moonsorrow. Le titre entame la seconde partie de l'album, globalement plus lente mais non moins efficace. "Wanderer", "Raiseb by the Sword" portent les refrains les plus atomiques de "Victory Songs". L'éponyme "Victory Song" vient faire cesser les hostilités, tout en ambiance du haut de ses presque onze minutes. Jusqu'aux ultimes instants du titre le plus varié, le cœur du brave reste gonflé de fierté à l'idée d'aller mourir au combat.

En tout, Ensiferum propose 50 minutes de très bonnes compos. La version limitée de l'opus contient la reprise de Uriah Heep "Lady in Black", sortie avec "One More Magic Potion" sur le single de février 2007. Cette version contient également un DVD bonus. Je ne dispose pas de tout cela et je vous laisse faire les commentaires sur ces bonus. Trois extraits sont disponibles sur le site du groupe, sans compter "One More Magic Potion" sur le tout récent profil MySpace du groupe. J'ai sélectionné un titre, mais je vous conseille d'écouter le reste pour vous faire une (bonne) idée du contenu.

Niveau production, pas de surprise si vous disposez de "Dragonheads". Abandonnant définitivement les Sweet Silence studios où a été mis en boîte "Iron", Ensiferum s'est rendu à pied au Sonic Pump Studios (le dernier Enochian Crescent y est né aussi). Le son est puissant et clair. La netteté permet d'entendre chaque note avec précision, ce qui est primordial dans les rythmiques à haute vitesse que propose le groupe.

J'ai été plus que soulagé et charmé à l'écoute de "Victory Songs". La gnaque est de retour, sans jamais négliger les mélodies très entraînantes. Alors certes, on peut regretter l'absence de prise de risques et le côté lisse d'un album qui n'atteint que peu souvent des sommets. Mais cela fait vraiment du bien de voir le groupe revenir à ce niveau, après les tracas importants de line-up. Ensiferum est de retour et il faudra désormais compter avec. Que cela soit écrit en lettres de sang sur les boucliers ennemis.


Rédigé par : Prince de Lu | 17/20 | Nb de lectures : 13073