Bienvenue dans le monde merveilleux d'ENSIFERUM, un monde où le fier guerrier nordique prince charmant arrive en drakkar sur une licorne, coiffé de son casque à cornes par Paul Mitchell, une épée rose à la main pour aller conquérir de nouvelles terres réveiller la princesse d'un doux baiser sur le front. Oui, bienvenue dans le monde merveilleux d'ENSIFERUM à Disneyland!

Pourquoi ? Pourquoi nous avoir donné l'eau à la bouche avec un grandiose "In My Sword I Trust" pour nous balancer derrière une véritable chienlit ? Et surtout pourquoi tant d'hypocrisie dans toutes ces chroniques qui depuis plusieurs semaines nous annonçaient cet album comme le chef-d'œuvre absolu des Finlandais ?

Loin de moi l'idée de vouloir relancer le sempiternel débat sur l'évolution ou la non évolution musicale d'un groupe bien établi, mais avec ce "Unsung Heroes" il est tout de même légitime de se demander si un "From Afar II" n'aurait pas été plus judicieux pour ENSIFERUM. D'autant plus que ce précédent opus nous présentait déjà un ENSIFERUM new look avec parties orchestrales s'alliant à la perfection au folk metal si caractéristique du groupe. Et c'est paradoxalement ce qui plombe ce nouvel et cinquième album. C'est magnifique certes, mais épique ? Je ne crois pas, j'aurais plutôt tendance à qualifier cet album de féerique. Outre l'excellent single que je mets définitivement à part, "Retribution Shall Be Mine" et "Pohjola" sont là pour faire illusion, juste histoire de nous montrer qu'ENSIFERUM peut encore composer des titres enjoués et énergiques, mais qualitativement ces morceaux sont réellement en dessous du potentiel du groupe. Le reste pourrait se résumer assez simplement: du chant clair, des chœurs féminins, encore du chant clair, des chœurs masculins, tout cela se concluant bien évidemment par du chant clair. Et j'ai failli oublier les deux titres purement folks, "Celestial Bond" et "Last Breath", comme si l'album n'était pas déjà assez mièvre. Quant au titre de dix-sept minutes qui conclut l'album, que dire... bah rien! Rien de rien, hormis peut-être un petit: WTF ?

Plus j'ai écouté "Unsung Heroes" et plus je me suis dit que si un jour NIGHTWISH sortait un album de folk metal, il ressemblerait trait pour trait à celui-là. Je vous le dis en toute objectivité car même si je ne suis pas vraiment client de ce que font Anette & co, je ne peux que leur reconnaître un véritable talent pour composer du metal orchestral de haute volée. Si en tant que fan d'ENSIFERUM depuis l'album éponyme sorti il y a onze ans je ne m'y retrouve plus, il y a fort à parier que "Unsung Heroes" arrive à s'accorder les faveurs d'un public qui jusqu'alors ne prêtait guère attention aux Finlandais.

Etant profondément déçu par cette évolution gentiment mollassonne, je ne daignerai même pas vous toucher un mot sur la reprise des GIPSY KING présente sur l'édition limitée. L'autre gros souci avec "Unsung Heroes", c'est qu'il risque de rendre les concerts d'ENSIFERUM beaucoup moins fun...


Rédigé par : wasted | 13/20 | Nb de lectures : 13395