Deuxième album pour les Suédois d’Engel, décrit pour tous ceux qui aiment le metal moderne. Voilà bien une connotation que l’on n’aime pas trop, car ne voulant le plus souvent rien dire, si ce n’est manque d’inspiration ou médiocrité. Concernant ce « Threnody », ce n’est pas le cas même si on s’approche dangereusement de la première citation.

On pourrait classer le groupe dans la catégorie death metal mélodique avec un Magnus Klavborn au chant qui oscille entre voix death et claire (original non ?). Bon le groupe a au moins l’honnêteté d’avouer clairement ses influences (Soilwork, Linkin Park, Lamb of God). Le souci c’est qu’elles sont trop détectables à la première écoute, et ce ne sont pas les seules. Pour parler vulgairement on pourrait dire que cela bouffe à tous les râteliers, mais par contre c’est franchement bien foutu et très bien interprété, décryptage.

Pour une fois, commençons par le moins intéressant afin de garder le meilleur pour la fin. Les ballades, ben oui, cela devient compliqué de chroniquer un album sans, à moins que cela soit du Cannibal Corpse ou consorts, et cette fois c’est du côté du troisième album de Linkin Park qu’il faut se tourner (« To the end » et sa chanteuse, « Heartsick » plus écoutable car mid-tempo et bénéficiant d’un chant de très bon niveau) et la dernière piste « Perfect isis » à zapper direct.

Puis viennent les compositions à la Soilwork et compagnie (« For those who will », dénué d’originalité, « Down » au refrain très mélodique mais sans grand feeling, « Feed the weak » plus rock par contre).
Enfin, on trouve un pompage en règle de Sybreed au niveau de la rythmique/synthés, mais avec un côté moins extrême car sans voix death et avec un refrain plus pop.

Heureusement, il reste quatre morceaux qui se détachent du reste de l’album même si les influences sont toujours là, comme ce « Six feet deep » qui ouvre l’album, limite metal-core baigné d’electro mais tout de suite accrocheur et qui donne envie de taper du pied, et qui enchaîne avec « Sense the fire » baigné de synthé et au refrain entraînant et légèrement plus pop, et qui se rapproche d’un Oomph! qui aurait alourdi le son des guitares. Voilà vers quoi on voudrait qu’Engel se tourne plutôt que de jouer la facilité avec les compositions citées avant.

C’est le cas également avec « Burn » qui mélange guitares sèches, voix féminines, synthé, puissance et rythme soutenu donnant envie d’headbanger, dommage qu’il soit trop court alors que c’est un des meilleurs morceaux.

Enfin, on découvre un côté trash avec envolée de solo dès le début pour ce « Threnody » qui balance grave, Magnus poussant sa voix death tout en réussissant à la poser sur un refrain hyper mélodique, excellente composition qui prouve que le groupe est capable d’apporter bien plus à sa musique.

Au final, on se retrouve avec un album correct mais qui manque trop souvent d’originalité pour vraiment se démarquer de la multitude de groupes déjà présents. Pourtant, la production est énorme, les musiciens ne sont pas des manchots comme la paire de guitaristes au son très lourd, Niclas Engelin (Gardenian, Passenger) et Marcus Sunesson (The Crown, The Haunted) et Magnus est irréprochable au chant. Mais on du mal à accrocher plus que ça, à part les quatre morceaux décrits.

Il reste à Engel de nous prouver au prochain album qu’ils sont capables de tirer leur épingle du jeu car le potentiel est là de toute façon.


Rédigé par : Dimmu 77 | 12/20 | Nb de lectures : 13248