Sous ses faux airs de défenseur du bon vieux heavy d’antan Enertia est en fait un combo qui mélange la saveur mélodique du heavy à l’ancienne et la puissance du power métal estampillé 90’s. En effet, la basse omniprésente sur l’ensemble du titre se taille une part importante dans la lourdeur des riffs et dans la pesanteur des rythmiques rappelant ainsi certains groupes de néo. Ce rapprochement est uniquement valable pour l’utilisation de celle ci mixée très avant mais nullement pour la composition. En effet on est bien loin du terrain de jeu des néo métalleux. Déjà le gratteux sait ce qu’est un solo « messed up son » , « not alone » et surtout « withstand », petit détail qui a son importance. Il sait également nous pondre des riffs pesant comme un troupeau mammouths « secrets » ou bien rentre dedans « Time to go ». Le fond de la musique est donc résolument heavy mais le groupe étant new yorkais on peut se demander s’il n’a pas puisé son envie de « percuter » dans la bouillonnante scène hard core locale. Car si la musique d’Enertia est mélodique elle n’en oublie pas d’être puissante, les rythmiques sont là pour nous le rappeler. Quoi qu’il en soit les compos, en plus d’être efficaces et parfaites pour le headbanging, ont un groove indéniable auquel il est difficile de résister. Une fois de plus la basse joue un rôle primordial à ce niveau : « anything » (on a parfois l’impression d’entendre Trujillo) et quand la guitare s’associe à elle dans un break bien senti cela donne simplement un instant fugace de bonheur au milieu d’un titre hargneux « Bleed ». Le chanteur n’est pas en reste dans l’entreprise, ce dernier évolue dans un registre clair médium avec un timbre légèrement rauque parfait pour le hard rock des bars enfumés. Il arrive cependant à prendre un ton revendicatif plus en adéquation avec la musique musclée que lui servent ses acolytes ; à mon avis le gaillard a du écouter mister Patton plus d’une fois.
Les musiciens sont ensemble depuis bientôt dix ans et cette cohésion acquise au fil de trois albums transparaît dans la musique très en place de ce « Force » plaisant à écouter, d’autant plus qu’il jouit d’une très bonne production. Musicalement cela change radicalement avec la scène suédoise et la scène true métal qui ont tendance à se mordre la queue.


Rédigé par : Dark Tranquilou | 14/20 | Nb de lectures : 10658