Energy est un groupe de hardcore provenant de Boston. Là, au loin, j’en vois déjà qui lèvent un sourcil d’intérêt façon The Rock. Ben ouais, hardcore et Boston dans la même phrase ça fait toujours son petit effet. Energy officie dans le genre « hardcore mélodique » tendance punk. Bien que je sois loin d’être un connaisseur et un fan du genre, leur son me rappelle celui de groupes comme Ignite, Dag Nasty, Death By Stereo ou encore les fameux Comeback Kid. Jusque-là c’est plutôt pas mal. Et ça continue à l’être quand on voit l’artwork très élégant et graphiquement réussi du groupe. N’en déplaise à certains, l’artwork ça compte aussi et on est bien content de recevoir un vrai album à chroniquer et pas juste un CD promo dans une pochette plastique. Mais passons… la pochette est très réussie mais peut induire en erreur de par son côté « Trve ivôl » et dark qui fait trop peur à ta petite sœur.

Energy pratique donc un hardcore mélodique mais duquel émane une ambiance mélancolique et grise certainement due à la petite touche émo (aïe, ça m’a arraché les doigts d’écrire ça) qui plane sur l’intégralité des onze morceaux. Le côté émotionnel du groupe est bien mis en avant sur "Invasion Of The Mind" et vient surtout de la voix de Jason Tankerley, proche, toutes proportions gardées cependant, de celle d’un Zoli Téglas qui fait figure de référence dans le milieu. Donc vous l’aurez compris, les vocaux sont en grande partie mélodiques et clairs sauf sur quelques parties où la voix se fait plus agressive voire carrément hargneuse. Et là, à ce moment précis, la musique du groupe gagne en intensité, ce qui n’est pas désagréable pour toute personne réfractaire au chant mélodieux et clair. C’est utile de le préciser, on est sur VS ici, merde, un site où la plupart des lecteurs sont capables de parfaitement saisir le sens de n’importe quel borborygme ou raclement de gorge d’outre-tombe. L’écoute d’Energy leur permettra donc de se reposer les oreilles et le cerveau car aucun effort de compréhension ne leur sera demandé, les paroles leur sembleront claires comme de l’eau de roche. Les morceaux bénéficiant de ces vocaux se démarquent du reste par une plus grande agressivité, une plus grande vitesse aussi. Je ne sais pas si cela ne vient que de la voix mais lorsque ce type de vocaux apparaît la musique du groupe semble plus heavy, plus dure, plus rapide, plus hardcore quoi. Ca fait deux morceaux sur onze, c’est peu… mais c’est toujours ça.

Musicalement, le groupe pond des morceaux catchys et entraînants, aux refrains accrocheurs propices au singalong. "Invasions of the mind" et ses vingt-sept minutes au compteur est suffisamment varié et bref que pour ne jamais emmerder l’auditeur, les compos s’enchaînent bien, souvent sur le même schéma certes, mais bien quand même. En définitive un album de hardcore mélodique, mais ça je l’ai déjà dit non, manquant à mes yeux d’agressivité et d’un réel sens de la composition que pour vraiment convaincre les non-initiés. Un skeud qui s’écoute sans ennui, tranquillement et qui pourrait même tomber entre les esgourdes de Jacky Cordonnier sans que celui-ci ne crie au satanisme et aux néo-nazis. Maintenant il faut éviter de montrer la pochette à ce bon Jacky. Quoique ce serait un bon moyen de le faire fuir…


Rédigé par : Seb on Fire | 11/20 | Nb de lectures : 10242