J'ai jamais été un fan Hardcore de END OF GREEN. Depuis sa naissance en 1992, et jusqu'au plus connu "Infinty", je trouve qu'ils ont composé de bonnes chansons. Mais le groupe a toujours un peu souffert à mon gout d'un certain manque de personnalité dans son interprétation d'autant que ses influences surgissent de façon particulièrement manifeste à de nombreux moments.
L'ombre de Peter Steele est toujours aussi présente, les stigmates des écoutes de PARADISE LOST sont toujours à vif, et globalement, le groupe picore à droite et à gauche dans les plans des groupes qu'il apprécie.
Par dessus le marché, END OF GREEN est parfois trop "tendre" dans ses attaques et manque parfois de mordant... ses débuts étaient plus sombres, mais on dirait qu'ayant goûté aux fruits pas désagréables d'une certaine reconnaissance, ils se laissent un peu illuminer par les lights du mainstream... et c'est dommage.
Car le fait est que cet album, "High Hopes in Low Places", n'est pas totalement désagréable. Évidemment, il faut aimer les ambiances Goth/dark/metalo/mélodique mais si on n'est pas réfractaire à ce style, les chansons passent plutôt bien.
Les Allemands arrivent à tirer leur épingles du jeu à plusieurs moments et s'envolent même de leur sombre mélancolie vers les sphères de la béatitude lors de passages assez inspirés.
La prod est parfaite pour se style de musique, les guitares fournissent un travail de qualité et le chant est solide.
"Blackned Eyes" ouvre l'album avec un refrain plutôt accrocheur mais hélas dès la deuxième, "Good night Insomnia", le soufflé retombe un peu et il faut patienter jusqu'au superbe "Carpathian Gravedancer" (au fort goût de PARADISE LOST) pour que la sauce reprenne à nouveau. Et c'est un peu le problème de cet album, l'attention est malmenée tout au long de ces dix titres et on se retrouve au bout d'un moment à carrément zapper plusieurs morceaux.
Ce qui me déçoit un peu aussi, c'est qu'on sent que le groupe à un potentiel et qu'il pourrait écrire de grandes chansons fleurant bon la tristesse s'il ne laissait pas emporter par leurs envies d'accoucher d'un album bien sous tous rapports (et si le chanteur pouvait aussi éviter d'en faire des caisses cela serait pas plus mal...)
Je suis persuadé que s'ils arrivaient à se distancer de leurs influences et qu'ils laissaient un peu la crasse marquer davantage leur musique, on tiendrait là un grand disque.
Car avec "Starlight" ou "An awful day" on tient des titres qui ont un fort potentiel radio, un caractère qui pourrait séduire un public autre que les métalleux purs et durs (si les ondes leur font les yeux doux, bien évidemment).
Mais pour séduire les sombres cœurs des noirs corbeaux, cela semble plus compliqué. Car contrairement à leurs glorieuses influences, END OF GREEN ne semble pas très désireux d'aller chercher au plus "bas" son inspiration... un peu comme si ils se bridaient. Et putain quand j'ai cette impression et que j'entends "Tie me a rope..." j'ai envie de leur foutre des coups de pied au cul pour qu'ils se laissent un peu aller.
Un album en demi-teinte donc, qui vous plaira si vous avez aimé les dernières prod du groupe, mais qui vous laissera un peu sur votre faim si vous êtes un sombre mélomane.


Rédigé par : pamalach | 11/20 | Nb de lectures : 12498