Je suis toujours envahi d'une grande crainte quand je reçois un truc inconnu et que je découvre qu'il s'agit d'une réédition. Il arrive bien souvent qu'un petit label y voit l'occasion de se faire un peu d'argent sans avoir à en investir. Le problème c'est que ces rééditions viennent bien souvent encombrer les bacs à disques et les mail-orders sans apporter quoi que ce soit d'intéréssant d'un point de vue strictement musical sauf pour ceux qui aiment à se repêtre de démos de black ukrainien au son de tondeuse à gazon.
ENDURA, arrivé avec la dernière fournée de promos remplissait tous ces critéres: un nom qui ne disait absolument rien, un artwork qui ne m'insiprait guère, des titres qui, en abordant des thèmes tels que Satan, Dieu ou l'héresie transpiraient l'originalité et enfin un enregistrement qui datait de 1996. Je m'attendais donc au pire. Il n'en fût rien.
En fait de black metal, c'était de musique ambiante dont il s'agissait. Pas étonnant donc que je n'ai jamais entendu parler de groupe, ne m'inétéssant que depuis peu d'années à cette scène et étant loin de connaître tous les groupes qui la composent. Après quelques recherches à l'aide de ce merveilleux outil qu'est Internet, j'ai découvert que ENDURA était en fait un groupe anglais composé de Stephen Pennick et Christopher Walton et qu'il a sorti un bon paquet d'albums entre 1994 et 1997, d'abord sous le nom de AbRAXAS (notez le b minuscule) avant d'en changer pour ENDURA.
Musicalement "Black eden" donne dans un dark ambiant aux sonorités industrielles. Ne comptez pas sur moi pour établir des parallèles avec d'autres groupes. Mes connaissances dans ce genre musical me semblent vraiment trop insuffisantes pour que je m'aventures dans de telles comparaisons.
Toujours est il que moi qui ne suit qu'un consommateur occasionnel de ce genre de musique, j'ai beaucoup apprecié cet album. Les morceaux sont assez longs - 6 pour 48 minutes - et très différents les uns des autres. "Satans ex machina" qui ouvre l'album, nous emporte dans une usine infernale emplie de bruits étranges et sourds. A l'arrière, des synthés orchestraux rajoutent beaucoup d'intêrét à ce morceau. On enchaîne ensuite avec "The left hand of path", morceau tout aussi minimaliste où le chant fait son apparition. Chant demeure un bien grand mot pour décrire cet espèce de rale. "The devils stars burn cold" est un titre très différent. un synthé lent et sombre accompagne un chant profond déclamatif, limite rituel. Changement de style une fois de plus avec "When god was a snake" où des synthés lents (la lenteur est sans doute une des rares constantes de cet album) accompagnent un "chant" chuchotté, quasi soufflé. Des percussions lancinantes vaguement orientales font leur apparition sur cet excellent morceau. Retour au rituel avec "The sun no longer sets me free" et ses chants mystiques. Et voilà déjà qu'arrive "A golden heresy" le dernier titre de cet album qui nous emmène en océanie écouter du didjeridoo, enfin dans une océanie spatiale... Voilà 48 minutes que je n'ai pas vu passées. un album chaudement recommandé aux amateurs de dark ambient.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 11740