C'est un blast qui débute ce nouvel album d'Endstille. Indice que le groupe n'a pas perdu sa fougue et compte bien le faire entendre. Les Prussiens sont toujours bien campés derrière leur ligne de front. Après un Verführer un peu en roue libre, le doute pouvait planer sur la position du groupe, qui répétait un peu trop la même tactique pour parvenir à surprendre encore. Infektion 1813 nous envoie donc deux messages très clairs: Endstille est toujours là où on l'attend comme le démontre l'entame radikale de l'album, et Endstille a subtilement changé.

C'est aussi un souffle qui démarre cet album. Cet "Anomie" susurré par une voix rauque introduit le nouveau vocaliste du groupe, Zingultus. Si Endstille a changé, c'est en grande partie grâce à son nouvel organe qui apporte son expérience glanée dans feu-Nagelfar et Graupel. Zingultus est techniquement bien supérieur à Iblis et se permet des débordements qu'on n'aurait pas imaginés dans la technique des Germains. Voix claire voire théatrale, emprunt du mégaphone de Shagrath, hurlements divers et variés. Zingultus porte encore plus haut la musique d'un Endstille qui s'ouvre aussi. Les passages thrash n'auront jamais été aussi nombreux, le groupe n'hésitant plus à rendre hommage à Kreator ou Sodom. La basse centrale dansante de "World Aflame" surprend agréablement. Et ce final de dix minutes qui tourne sur un riff et une litanie, sur lesquels se greffent les subtiles variations d'une guitare lead perdue dans les abysses.

Pour les détails, je vous laisse parcourir le track-by-track et l'interview publiés sur VS ces derniers temps. Endstille conserve sa patte particulière et les fans ne seront pas surpris. Endstille change aussi la donne, ouvre de nouvelles perspectives à sa stratégie et que les fans en seront surpris. L'extrait choisi "Satanarchie" devait déjà intriguer, entre le classicisme de sa structure et les voix claires désabusées placées en intro. Surprise de prime abord, mais qui prend toute sa dimension dans l'album et s'avère une tentative réussie.

Fondamentalement, rien ne bouge. Et pourtant, on ressent le vent d'un changement et les prémices d'une aube nouvelle qui s'annonce encore plus rouge.


Rédigé par : Prince de Lu | 17/20 | Nb de lectures : 15767