On était sans nouvelles d’EMPTY TREMOR depuis 2004, et la sortie de "The Alien Inside". Ce nouvel album studio, le quatrième du groupe, met donc fin à six années d’inactivité discographique. Il est synonyme d’importants changements de personnel pour les Italiens. Retenons principalement le départ du claviériste Daniele Liverani, ainsi que le retour de Giò De Luigi, chanteur « historique » de la formation. Côté musique cependant, EMPTY TREMOR reste fidèle à ce style qui lui a permis de sortir de l’anonymat à la fin des années 1990, à savoir un metal progressif largement influencé par l’œuvre de DREAM THEATER. N’oublions d’ailleurs pas que les Transalpins sont apparus en 1999 sur un tribute album aux Américains.

D’une grande richesse, "Iridium" offre un panorama exhaustif des immenses possibilités du groupe. Techniquement irréprochables, les Italiens ne s’engouffrent pourtant que très rarement dans des bavardages inutiles. Ils privilégient ainsi les mélodies savamment réfléchies aux démonstrations instrumentales stériles. Contrairement à de nombreuses formations du genre, la musique d’EMPTY TREMOR n’est pas dénuée d’âme et se veut chargée en émotions. A cet égard, les parties vocales de Giò De Luigi, dont le timbre se rapproche de celui de Steve Perry (JOURNEY), apportent une indéniable valeur ajoutée à l’album. Variées, elles riment toujours avec qualité. Le retour du chanteur prodigue a fait un bien fou à la formation, c’est un fait, comme le prouve la jolie ballade « Everyday », qui voit le vocaliste briller de mille feux. Ce quatrième album bénéficie de plus d’une production remarquable signée Marco Scott Gilardi, le remplaçant de Daniele Liverani aux claviers.

Parfois plus foncièrement rock que metal (le dernier titre « Iridium » en est un bon exemple), EMPTY TREMOR s’appuie également sur des passages aériens du plus bel effet, qui ne sont pas sans rappeler PINK FLOYD, un groupe que les Transalpins reprenaient d’ailleurs sur scène à leurs débuts. Combinaison réussie de morceaux immédiats (« Run ») et de longues pièces progressives (la superbe montée en puissance de « Warm Embrace », avec ses nombreux breaks) ce quatrième album témoigne de tout le savoir-faire des Italiens. Une chose est sûre, cette nouvelle galette, sans véritable baisse de régime, ne lasse à aucun moment malgré ses 65 minutes au compteur.

"Iridium" est en fin de compte un album très classique dans son approche, dans le plus pur style DREAM THEATER, période "Images And Words". EMPTY TREMOR parvient néanmoins à affirmer son identité propre avec ce disque très cohérent, qui révèle ses nombreuses subtilités au fil des écoutes. Du metal progressif classieux et inspiré, à même de séduire les amateurs du genre.


Rédigé par : up the irons | 15/20 | Nb de lectures : 12827