EMMURE revient, rangez vos partitions ! Ha ha ha, qu’est-ce qu’on se marre pas vrai ? Allez, blague à part, EMMURE, les rois du binari-core, reviennent bel et bien avec un nouvel opus sous le bras. J’en vois au fond qui commencent fébrilement à frétiller d’enthousiasme… c’est normal, un nouveau full length de leur part ça suscite toujours une certaine impatience hein. Pauvre fous. Ici, depuis qu’on a mis le nez dedans on peut dire qu’avec EMMURE ça passe pas trop bien. Y a toujours une espèce d’aigreur qui nous plombe l’estomac avec leurs disques, une impression de bouffer toujours le même truc dégueulasse remis sous film alimentaire et ré étiqueté pour faire joli. Mais bon, je ne vous apprends rien, pour ceux qui suivent un peu l’actu’ du groupe. Là on peut dire qu’ils ont bien choisi le patronyme de leur nouvelle fournée : « Eternal Enemies ».

Oui, EMMURE seront toujours nos éternels ennemis à nous, les vilains chroniqueurs de VS-webzine, qui ne comprenons rien à leur musique. Oui, ils seront toujours les éternels ennemis du solfège, des accords, et de l’inspiration. Oui, Frankie Palmeri sera toujours l’éternel ennemi de nos chastes oreilles, et oui ils seront toujours les éternels ennemis de la bonne musique. Le groupe, depuis ses débuts, n’a cessé de sombrer dans la médiocrité musicale en proposant toujours la même recette, fade et insipide, à base de riffs monocordes et de cris épouvantablement irritants. Ils nous ont quand même laissé deux ans de répit entre « Slave To The Game » et ce petit dernier, mais ils auraient pu jouer un peu plus longues les prolongations car on le sait tous, les gars d’EMMURE sont capables du meilleur du pire comme du pire du pire.

La bande à Frankie s’est donc dit en composant cette nouvelle rondelle « Tiens, on va (encore) pas trop se faire chier la pine et on va ressortir notre unique accord. » Ouais, youpi, l’unique accord qui a fait leur succès : la corde à vide. Cette corde à vide embellie par une production « mirage 2000 » capable de faire tomber l’ensemble du papier-peint de l’appart après un seul coup de médiator. Mais comme beaucoup de choses à notre époque, tout ceci n’est qu’un emballage grotesque et esthétique pour cacher une certaine médiocrité stylistique. Nique sa mère de composer des bonnes compos, faut foutre des gros breakdowns et des parties qui font jumper, c’est le principal, le reste on va le combler par quelques riffs pseudo-djent, des arpèges pour créer un semblant d’ambiance et le tour sera joué. Pauvre cons.

Bien entendu qu’à la sortie ça sonne, mais c’est comme quand on va au toilettes après un resto mexicain, à la sortie ça sonne aussi, et ça fouette. Là, c’est la même. Ça fouette non pas parce que c’est mal fait, non, car comme toujours le rendu est puissant as fuck, là ça fouette parce que c’est encore plus moisi, créativement parlant, qu’auparavant. On se demandait franchement s’ils pouvaient faire pire et ils l’ont fait ! Ils l’ont fait en y ajoutant une vielle repompe neo-metal post 90’s. Ça en devient presque lugubre. EMMURE tente donc de singer KORN sur « Hang Up » avec un certain brio pour tout saloper. On peut repomper, mais encore faut-il choisir une période radieuse de la discographie du groupe pompé, et là c’est loin d’être le cas en puisant directement dans les sons période « Follow The Leader » du groupe de Bakersfield. Superbe inspiration les gars. Mais bon on commence à être habitué.

La bande à Frankie Palmeri s’entache à nous chier 15 titres franchement lourdingues qui, à l’exception de « A Gift A Curse », « Grave Markings », « We Were Just Kids », et « New Age Rambler » qui s’en sortent par leur aspect plus mélodique et entraînant, ne présentent aucune nouveauté mis à part quelques scratch par-ci, par-là histoire de se la jouer street cred. Hormis ça, c’est vide, creux, proche du néant absolu de l’évolution musicale. Palmeri est toujours aussi irritant avec ses putains cris à chier qui sont, fort heureusement, vite oubliés grâce à son timbre plus guttural. Le groupe nous ressort la complète œuf/lardons/fromage, mais ça ne prend plus.

EMMURE va vraiment droit dans l’EMMURE.




Rédigé par : Velvet Kevorkian | 05/20 | Nb de lectures : 16339