Rarement j’en aurai autant bavé avec un disque et autant attendu avant de me faire une opinion. Deux mois que je repousse l’inéluctable, mais là ça y est j’y suis… j’en suis sûr… enfin quoique… j’attends encore un peu ou pas ? Non, quand faut y aller, faut y aller.

Deuxième album pour les Bavarois d’Emil Bulls, ce disque est difficile à classer pour nous pauvre peuple cartésien. C’est pas du néo, pas du power, pas du glam, pas du FM… c’est de l’alternatif métal, limite metalcore (avec les mèches mais sans la techno). C’est peut-être à cause de cette difficulté à classifier cet album que son appréhension a été si difficile. Il est vrai qu’en regardant le clip de « God was sleeping » on pourrait penser à un groupe de mèches core, adepte de la guitare moulinette (dont la paternité revient de droit à Janick Gers, la ballerine de la vierge de fer), mais il n’en est rien. Emil est un melting pot de plein de styles différents dont l’accès de prime abord, n’est pas si évident que ça.

Pourtant ça démarre fort, avec un « Here comes the fire » tonitruant, énervé, limite power. S’ensuit le hit de l’album « When god was sleeping », avec son refrain martial, laissant apparaître le côté mélodique du groupe.

Autant j’ai été emballé sur les 4 premiers titres qui sont vraiment bons, autant la suite ne m’a pas totalement convaincu… du moins au début… j’ai vite perdu le fil de l’album et n’accrochais plus du tout aux mélodies ni à la musique que je trouvais quelconque. Seuls les 4 premiers trouvaient grâce à mes yeux, le reste… sans intérêt. Jusqu’à ce que je fasse un break d’un mois, et que je réécoute l’album. Mon opinion n’a toujours pas changé sur le début, par contre je suis plus sensible sur le milieu et la fin de l’album. En fait le reste du disque est plus mélodique et lorgne tantôt vers du Linkin Park, sans le côté rap ("Triumph and Disaster"), du Glassjaw ("Son of the morning") ou du Kju ("It’s hight time"). La musique est assez grasse à mes yeux, et il faut reconnaître un véritable effort de composition sur tous les titres (aussi bien musical que lyrique).
Il est clair qu’en live les titres gagneront encore en intensité.

Seul le dernier titre au piano ne me plaît vraiment pas ("I don’t belong here"), même si j’y reconnais des qualités mélodiques indéniables. Avec un peu plus de burnes c’aurait été mieux !
Je m’étais promis de ne pas parler de la pochette, mais elle est vraiment trop moche pour ne pas aborder le sujet. A noter dans vos tablettes : ne pas engager un graphiste daltonien !
Même si j’y ai mis le temps, ce disque restera une bonne surprise, et je me félicite d’avoir été patient, sans cela je l’aurais descendu en flamme, ce qui aurait été injuste. Un mot pour résumer Emil Bulls : bivalence (ouaip je sais ça fait classe et culturé)… une bonne équation entre violence et mélodie.


Rédigé par : Kurglom | / | Nb de lectures : 10735