Je vous avez déjà dit il y a deux ans tout le bien que je pensais des Belges de EMETH au travers la kronik du précédent brûlot "Reticulated" et j'avoue avoir été très impatient de jeter une oreille sur le petit nouveau. Un troisième album intitulé "Telesis" qui marque l'arrivée au sein du groupe de Matty Dupont, ancien guitariste d'ABORTED, en lieu et place de Peter Goemaere qui, quant à lui, a effectué le chemin inverse. Eh oui en Belgique les groupes de death metal s'échangent les guitaristes comme les équipes de foot s'échangent des joueurs et truquent leurs matchs. Mais le rapport avec le groupe de Sven ne s'arrête pas là, si "Reticulated" était d'une sauvagerie extrême et néanmoins maîtrisée, "Telesis" nous présente un EMETH marchant dans les traces d'ABORTED tout en gardant son propre feeling.

Fini donc le blast à tout va, EMETH a décidé de calmer le jeu mais reste tout de même un groupe de death metal tout ce qu'il y a de plus violent. Je sais déjà que certains regretteront la folie furieuse qui était autrefois la marque de fabrique du groupe, mais en ce qui me concerne j'avoue être tombé sous le charme de "Telesis". Avec une évolution vers un chant moins guttural et très proche de celui de Sven, certains accuseront à coups sûrs EMETH de vouloir singer ABORTED, et même si au premier abord il est vrai que la musique de "Telesis" se rapproche de celle d'un "Goremageddon", après une écoute attentive vous vous rendrez compte que l'album fourmille de détails qui lui confèrent une certaine légitimé et affirment sa personnalité.

Je pourrais notamment citer la présence de Erlend Caspersen qui a été spécialement débauché de BLOOD RED THRONE pour mettre en boîte toutes les lignes de basse. Et je peux vous assurer que le monsieur se fait entendre tout au long des neufs titres qui composent l'album. Je ne reviendrai pas sur les passages où la basse ronronne comme un gros matou castré mais plutôt sur le morceau d'ouverture, "Silence Goes Unheard", où l'énergumène semble avoir eu carte blanche. Des passages totalement surréalistes accompagnant la rythmique jusqu'au final sorti tout droit d'un album de Jazz, ce cher Erlend s'en donne à cœur joie et se fait réellement plaisir. On notera également quelques petites incursions vers les musiques en "core" ou, et là c'est vraiment surprenant, un break au synthé sur "Will To Power" en provenance direct du "Shadowthrone" de SATYRICON. Et là moi je dis chapeau, fallait oser. Toujours est-il que cela s'intègre parfaitement au morceau et en fait pour l'occasion l'un des meilleurs de l'album.

Certains remarqueront que je n'inclus pas les deux instrumentaux dans la tracklist de l'album et pour cause, à part faire du remplissage ils ne servent à rien. Pour l'outro je ne dis pas, mais l'intermède acoustique précédant "Will To Power" fait un peu redescendre le soufflé. Cela mis à part "Telesis" reste un putain d'album de death metal moderne, une grosse claque et excellente alternative pour tout ceux qui semblent déconcertés par l'évolution d'ABORTED.


Rédigé par : wasted | 16/20 | Nb de lectures : 11752