Qui ici se souvient du groupe suisse EXULCERATION, hormis le fait qu'ils aient été parmi les premiers à essuyer les plâtres d'un jeune label français appelé Adipocere en compagnie de PUTRID OFFAL, un groupe français, ils n'ont pas vraiment laissé un souvenir impérissable dans la mémoire collective. Les petits gars d'EMBALMING THEATRE s'en souviennent eux puisqu'ils reprennent un de leurs titres sur cet album, mais ils ont une excuse de poids: ils sont également suisses. Malgré tout le respect que j'ai pour la Suisse, il faut bien reconnaître qu'en matière de brutalité, elle n'a pas vraiment su nous combler ses dernières années. Mais Razorback Records est un label de qualité sur lequel on trouve des groupes tels que LORD GORE, GRUESOME STUFF RELISH ou encore BIRDFLESH, on pouvait donc espérer un album de qualité de la part de ce combo suisse et ça n'a pas loupé. Outre la reprise de "Gastric purulence" des susnommés EXULCERATION, EMBALMING THEATRE nous offre 21 autres titres (20 et une intro pour être précis) d'un grindcore efficace et groovy qui fait vraiment revivre l'esprit old-school du grind. Sans plonger dans la surenchère de brutalité de mise de nos jours et qui peut être certes très agréable mais un peu rébarbative à la longue, EMBALMING THEATRE préfère des tempos un peu moins frappadingues et un peu plus groovy (écoutez moi ce "A leg is in the mail")et des titres relativement basiques et donc d'autant plus efficaces. Les amateurs de REPULSION, old-NAPALM DEATH et autres TERRORIZER, IMPETIGO, old-BRUTAL TRUTH ou encore MORTICIAN seront vraiment dans leur élément avec ce CD qui ne manque pas non plus de samples extraits de "Texas chainsaw massacre" et autres monuments du cinéma d'horreur. Les textes de "Sweet chainsaw melodies" sont tous basés sur des faits divers réels rappelés sous le texte de chaque morceau. Parfois sur un ton sérieux - comme ce "Execution by hanging is not a game" dont le titre explicite raconte l'histoire d'un enfant de 11 ans qui a voulu imiter ce qu'il a vu à la télé - ils peuvent aussi être plein d'humour comme "Someone else in my coffin" qui narre l'histoire d'un mort qui pense enfin avoir la paix mais qui voit sa tranquillité troublée par l'arrivée d'un autre corps (dont la Cosa Nostra essayerait de se débarrasser). EMBALMING THEATRE a trouvé sa place, quelque part entre le gore, privilégié par une bonne partie de la scène grind actuelle, et pas trop éloigné de l'esprit originel dénonciateur et revendicatif du grind des 80's. Le cover-art, en revanche n'est pas des plus réussis mais c'est relativement habituel dans le grindcore d'avoir des pochettes pourries. On pardonnera donc ce léger défaut à EMBALMING THEATRE, fier porteur de l'étendard de la brutalité helvète dont je suivrai donc avec ravissement les prochains exploits. L'actualité de EMBALMING THEATRE d'ici la fin de l'année sera d'ailleurs conséquente puisqu'en bon groupe de grind qui se respecte des split EP et CD et autres compilations sont déjà prévues.
Site officiel: http://www.embalmingtheatre.ch


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 7689