Derrière ce patronyme qui sent bon la sangria se cache un groupe dont la bière est l'une des composantes économiques principales du pays : la Belgique.
El Comer Ocho nous propose ici un premier album couillu et virulent. Sur le promo, il est dit que « la grande force du deathcore d'El Comer Ocho, c'est qu'aucun des membres n'en écoute ». Si au début, cela paraît con, mais au final, on se retrouve avec un album violent et massif, aux forts relents de Burning Skies.

Oui, c'est du deathcore. Mais attention, pas de merdouille à la Annotations Of Autopsy ou Carnifex au son aseptisé et aux instrus aussi prévisibles qu'un épisode de "cauchemar en cuisine". Car El Comer Ocho se joue des normes du deathcore et prend plaisir à composer des morceaux, certes, classiques dans leurs sonorités et le son mais ne se commet pas dans des errances fashionesques, dans ce style casse-gueule.
Le groupe belge a une longueur d'avance sur tout ce qui se fait aux Etats Unis. On peut appeler ça l'école européenne car cet opus possède un fort goût de Burning Skies.

L'album démarre sur une intro, intro qui d'ailleurs ne met pas du tout à l'aise quant à la suite de l'album. Une mosh part de presque deux minutes sur laquelle flotte un solo moisi et un vocal assez pénible. Cependant, c'est sur le reste que El Comer Ocho arrive à tirer son épingle du jeu. Une colère presque omniprésente et des morceaux qui ratatinent les oreilles. Breaks ravageurs, double très présente, vocaux criés intenses et riffs bien sentis. Une recette mille fois exploitée mais qui réussit à bien capter l'auditorat.
El Comer Ocho n'écoute pas de deathcore dixit le promo ce qui lui permet de s'affranchir quelques codes. On oublie donc les alternances intros à la double, couplets mid tempo et le break qui tombe à pic (comme Colt Seavers et son gros 4x4).
Certains titres prennent même à contre-pied certains codes établis. Le chant clair est régulièrement de la partie pendant quelques plans (« The Other One Made Me Sleep » par exemple) mais c'est le morceau « Crashoast » qui remporte la palme de l'originalité. En effet, le titre dispose d'un featuring avec Nos Vices qui est un groupe de rap... Autant dire que du rap sur de la double, c'est pas souvent qu'on en rencontre et cela fait un putain d'effet.

Les autres chansons ne sont pas en reste, comme en attestent « Bloc Eleven » et son intro brutal deathcore, « El Portero » et sa structure bien plus classique mais efficace mais aussi « Not Even A Second » et « These Bitter Drops » plus mélancoliques et sombres. La prod explosive y est également pour beaucoup notamment lors de la mise en valeur de la batterie, grand plus de l'opus.

Comme quoi, même en 2011, on peut encore être surpris par un album de deathcore. C'est pas souvent que cela arrive, non ?


Rédigé par : Vision Of Beuh | 13.5/20 | Nb de lectures : 12566