ELVIRA MADIGAN - Regent Sie (Black Lodge/Season of Mist) - 26/06/2008 @ 08h55
Elvira Madigan est un one-man band suédois de black metal symphonique, créé par un certain Marcus H. Madigan. Ce disque, intitulé "Regent Sie – Shedevils of Demonlore – of blood crosses and biblewars" (à vos souhaits !) se veut être un concept album censé redonner à ce type d’exercice ses lettres de noblesse. La bio du projet fournie par Black Lodge évoque les œuvres de King Diamond ou Sabbat, pourtant on est loin de tels résultats. Cet album aurait pu être intéressant s’il ne souffrait pas de trois défauts majeurs.
D’abord, le style du groupe est peu original, le heavy/black symphonique pratiqué étant dans la droite lignée des œuvres de Cradle Of Filth. Il ne fait d’ailleurs aucun doute que l’un des albums de chevet de Marcus Madigan doit être "Dusk And Her Embrace" (qui remonte quand même à plus de dix ans…), pour nous offrir un album si influencé par le combo anglais. Ce manque d’originalité flagrant se traduit par des vocaux pompés à mort sur ceux de Dani Filth (alternance de voix criardes, de chants gutturaux et de passages en voix claire) et une musique alliant black et heavy metal, le tout agrémenté de moments plus atmosphériques où les claviers sont largement mis en avant. L’ombre de Cradle s’éloigne quand Elvira Madigan s’oriente vers des sonorités plus foncièrement heavy (qui ne sont pas sans rappeler Rhapsody). Le sieur propose pourtant des choses intéressantes sur ce disque, comme ces passages acoustiques et orchestraux offrant une profondeur non négligeable à ce concept album (le début de « LambMendtations » à titre d’exemple). Le bon niveau des parties de guitare est aussi à souligner, comme sur « RekindleSelf », qui apporte un peu de variation au tout. D’un point de vue instrumental, pas grand-chose à redire si ce n’est une batterie programmée, loin d’être maîtrisée à la perfection (ce qui devient lassant au fil du disque).
La production, quant à elle, est à côté de la plaque. Il s’agit peut-être là du point le plus négatif de cet album. En effet, lorsque l’on compare ce "Regent Sie" aux oeuvres de Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir, on se dit que l’on tient entre les mains la démo d’un obscur groupe de black symphonique, et certainement pas l’album d’un groupe signé par une maison de disque. Les guitares et la batterie sont sous-mixées, au contraire des claviers, qui prennent le dessus sur le reste. Au bout du compte on se retrouve avec un résultat vraiment indigeste (certains parleront de bouillie sonore), qui plombe malheureusement un travail de composition de plusieurs années.
Enfin, le troisième défaut de cet album réside dans sa longueur. Dommage, vraiment car le morceau d’ouverture « Mortal Man and the King » donne envie d’en entendre plus. Mais on se lasse rapidement au bout de quelques pistes, qui n’apportent pas suffisamment pour tenir l’auditeur en haleine. Il faut dire aussi que s’écouter d’une traite les presque 75 minutes de ce "Regent Sie" (avec cette production brouillonne) relève d’un effort physique et mental soutenu. Alors on se perd plusieurs fois en chemin, on se reconcentre et on s’accroche à ce que l’on peut (un riff de guitare par exemple) mais le disque est bien trop répétitif et ces 75 minutes s’avèrent bien longues. Notons toutefois que le final de l’album est plutôt réussi, avec « Hell Hath No Fury Like a Woodwoman Scorned » et « The True Worth Of the Lie », mais beaucoup auront déjà laissé tomber avant.
En résumé, cet album souffre d’une production peu à la hauteur et d’une absence de prise de risques, qui font pourtant la marque des grands concept albums. La copie est donc à revoir. En ces temps de baccalauréat, Monsieur Madigan, vous êtes admis de justesse au rattrapage.
je possède deux de leurs albums et je trouvais ça mauvais mais là on tombe dans le lamentable, anachronique de surcroît.
Louis-Ferdinand Invité
Posté le: 27/06/2008 à 09h12 - (58743)
C'est effectivement très laid.
Pour tout dire, j'ai arrêté l'écoute au bout de 15-20 minutes...
C'est vraiment du sous-sous-sous-sous Cradle Of Filth.
Clalire Membre enregistré
Posté le: 27/06/2008 à 19h37 - (58801)
Rien que la pochette Royo fallait pas s'arrêter
mydrin Membre enregistré
Posté le: 02/07/2008 à 11h33 - (58976)
difficile de trouver un groupe plus pourri que çà, je suis étonné de voir un 16/20 attribué par Uriel concernant l'album de 2003, car franchement ce n'est pas mieux voir pire :-)
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D’abord, le style du groupe est peu original, le heavy/black symphonique pratiqué étant dans la droite lignée des œuvres de Cradle Of Filth. Il ne fait d’ailleurs aucun doute que l’un des albums de chevet de Marcus Madigan doit être "Dusk And Her Embrace" (qui remonte quand même à plus de dix ans…), pour nous offrir un album si influencé par le combo anglais. Ce manque d’originalité flagrant se traduit par des vocaux pompés à mort sur ceux de Dani Filth (alternance de voix criardes, de chants gutturaux et de passages en voix claire) et une musique alliant black et heavy metal, le tout agrémenté de moments plus atmosphériques où les claviers sont largement mis en avant. L’ombre de Cradle s’éloigne quand Elvira Madigan s’oriente vers des sonorités plus foncièrement heavy (qui ne sont pas sans rappeler Rhapsody). Le sieur propose pourtant des choses intéressantes sur ce disque, comme ces passages acoustiques et orchestraux offrant une profondeur non négligeable à ce concept album (le début de « LambMendtations » à titre d’exemple). Le bon niveau des parties de guitare est aussi à souligner, comme sur « RekindleSelf », qui apporte un peu de variation au tout. D’un point de vue instrumental, pas grand-chose à redire si ce n’est une batterie programmée, loin d’être maîtrisée à la perfection (ce qui devient lassant au fil du disque).
La production, quant à elle, est à côté de la plaque. Il s’agit peut-être là du point le plus négatif de cet album. En effet, lorsque l’on compare ce "Regent Sie" aux oeuvres de Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir, on se dit que l’on tient entre les mains la démo d’un obscur groupe de black symphonique, et certainement pas l’album d’un groupe signé par une maison de disque. Les guitares et la batterie sont sous-mixées, au contraire des claviers, qui prennent le dessus sur le reste. Au bout du compte on se retrouve avec un résultat vraiment indigeste (certains parleront de bouillie sonore), qui plombe malheureusement un travail de composition de plusieurs années.
Enfin, le troisième défaut de cet album réside dans sa longueur. Dommage, vraiment car le morceau d’ouverture « Mortal Man and the King » donne envie d’en entendre plus. Mais on se lasse rapidement au bout de quelques pistes, qui n’apportent pas suffisamment pour tenir l’auditeur en haleine. Il faut dire aussi que s’écouter d’une traite les presque 75 minutes de ce "Regent Sie" (avec cette production brouillonne) relève d’un effort physique et mental soutenu. Alors on se perd plusieurs fois en chemin, on se reconcentre et on s’accroche à ce que l’on peut (un riff de guitare par exemple) mais le disque est bien trop répétitif et ces 75 minutes s’avèrent bien longues. Notons toutefois que le final de l’album est plutôt réussi, avec « Hell Hath No Fury Like a Woodwoman Scorned » et « The True Worth Of the Lie », mais beaucoup auront déjà laissé tomber avant.
En résumé, cet album souffre d’une production peu à la hauteur et d’une absence de prise de risques, qui font pourtant la marque des grands concept albums. La copie est donc à revoir. En ces temps de baccalauréat, Monsieur Madigan, vous êtes admis de justesse au rattrapage.
Rédigé par : up the irons | 09/20 | Nb de lectures : 10889